Shionshion un destin hors du commun.
Son père Jax faisait partie de la garde impériale Atlante. C'était un valeureux guerrier et un navigateur hors pair qui donna de son sang lors du terrible conflit opposant son empereur Protis au royaume de Mü.
Il partit sur les océans affronter les troupes de Raya : la reine Müenne et durant son périple s'arrêta sur une île (île de Paques) afin de restaurer son navire, après le passage périlleux d'un Cap à la croisée des trois océans situé à l'extrême sud d'un continent peuplé d'indigènes vénérant la divinité solaire.
Un soir, après avoir réparé les avaries subies, Jax alla se balader sur l’île. C’est alors qu'il aperçut une magnifique femme se baignant dans les eaux turquoises.
Tombé sous le charme de Phyria, il fit retarder le départ d'une nuit pour rester en sa compagnie.
A l'aube, contraint de reprendre la mer pour la gloire de son empereur, il du se résoudre à abandonner pour un temps sa bien aimée d’un soir, endormie sur le bord de la plage, en lui laissant un mot gravé dans le sable :
- « Je te reviendrais bientôt JAX . »
Arrivé sur le champ de bataille, Jax se livra corps et âme, ses troupes gagnaient du terrain. Au bout d’un combat acharné face à Gravil un puissant chevalier adverse, il parvint enfin devant le trône de Raya et lui proposa la capitulation pour mettre fin à ce bain de sang. Celle-ci trop fière et n’acceptant pas de vivre sous le joug de l’empereur Atlante préféra se suicider sur son propre trône.
Malheureusement pour Jax, c’est à ce moment qu’un terrible séisme planétaire se déclancha l'emportant lui, le continent de Mü ainsi que l'Atlantide sous les flots, ne laissant que des brides d’îlots sur les deux océans.
Les dieux Poséidon et Héphaïstos n’ayant pas apprécié que ces deux civilisations si avancées qui resplendissaient sur les eaux, n’aient pu se satisfaire d’un continent pourtant si vaste, les avaient punis pour leur avidité de pouvoir.
Après la catastrophe, Phyria alla rechercher Jax sur l’île de la Reine morte, un des reliquats du continent du Mü, devenu un véritable brasier.
Le corps de Jax ne fut jamais retrouvé et Phyria décida alors de partir pour d’autres contrées.
Elle s’engagea dans un voyage douloureux de neufs mois, durant lequel elle eut le temps de porter son deuil, pour accoster sur le Péloponnèse.
A Mycènes au couché du soleil, elle mit Shionshion au monde.
Très tôt, le nouveau-né aux cheveux mauves montra des capacités télé kinésiques en faisant virevolter son hochet dans son berceau.
Sa mère habituée par le phénomène, ne fut pas stupéfaite – le peuple de Mü possédait des qualités étonnantes – elle l’éleva à la tradition grecque afin que son fils puisse s’insérer facilement dans la société.
La guerre entre grecs et troyens était si longue, que l’armée grecque proposa à ses citoyens, que chaque famille fasse, si possible, don d’au moins un fils pour participer à l’effort de guerre : la famille étant dédommagée par une rente durant 15 ans.
Phyria loin d’être riche avait quitté son île éloignée pour venir, enceinte, s’établir sur une côte grecque avec pour bagage, son simple baluchon. La proposition de l’armée était trop belle.
Lorsque Shionshion atteignit l’âge de sept ans, deux soldats vinrent à Mycènes et comme convenu l’emmenèrent au centre d’entraînement de l’armée.
Phyria se dit qu’avec un peu de chance, son fils lui reviendrait dans une quinzaine d’années en bonne santé avec une situation. De son coté, avec l’argent de la subvention, elle pourrait subvenir à ses besoins, dans cette Mycènes devenue si chère.
Arrivé sur l’île de Santorin son lieu d’entraînement, Shionshion fut pris en charge par Janis un des formateurs du centre qui avait servit par le passé auprès du roi des Cyclades.
Très vite il décela en Shionshion, une faculté particulière à agir avec son environnement et lui prodigua un enseignement adapté.
Shionshion n’était pas un disciple sérieux, il ne pensait qu’à aller s’amuser sur les pentes du volcan ou à se baigner avec les dauphins qui passaient près de l’île.
Mais Janis savait rester ferme et ne laissait rien passer, tous les jeunes placés sous son aile n’étaient là que pour une chose, s’endurcir afin de pouvoir par la suite aller affronter les troupes troyennes. C’est ainsi qu’il appris la rigueur, la loyauté et l’obéissance. En huit ans il devint un jeune homme mûr qui, ayant atteint l’âge légal, fût enrôlé avec ses compagnons dans la marine.
Il voulut néanmoins revoir sa mère avant le départ pour le front. Il demanda à son meilleur ami Sidias ainsi qu’à Janis - celui qui lui avait tout appris - de l’accompagner à Mycènes la veille du départ.
Ils arrivèrent au milieu de la nuit mais une fois dans les rues de Mycènes, tombèrent dans une embuscade – les Troyens avaient attaqué Mycènes par surprise durant la soirée et la cité avait été pillée – Sidias fut mortellement touché.
Largement en sous effectif le combat était perdu d’avance. Janis en père par procuration lui dit :
- « je me charge de retenir l’envahisseur, retournes au bateau et prends le large, il faut absolument avertir notre armée. »
Le jeune homme ne voulut pas laisser son maître seul, mais Janis avait pris sa décision c’était irrévocable. Il se retourna une dernière fois et lui dit :
- « que mon sacrifice ne soit pas vain, fuis tant que tu en as l’occasion » et prenant une table à moitié casée sur sa droite, se rua vers les gardes troyens afin de les retenir un maximum de temps.
C’était désolant, mais Janis avait raison et Shionshion le savait, sans mot dire, ne laissant qu’une larme couler sur sa joue, il se retourna et aux yeux des gardes se perdit dans l’obscurité de la ruelle.
Ne pouvant savoir ce qu’il était advenu de sa mère, il se promit de revenir un jour en nombre afin de faire des recherches.
Mais il fallait au plus vite rejoindre le bateau pour alerter les Grecs dont l’armada était déjà partie en mer Egée, à l’assaut de Troie.
Une fois à bord il se hâta de mettre les voiles afin de donner l’alerte.
Au bout d’une semaine de navigation sur son embarcation de faible tonnage, il fut harponné par un navire ennemi. Son canot détruit, il fut laisser pour mort.
Durant deux longues semaines, il dut lutter sur un radeau de fortune contre vents et marées.
A plusieurs reprises il senti son âme le quitter, mais quelquechose le rapellait sans cesse à la vie. Par moment de désespoir, il se laissait couler lentement, à bout de souffle et de courage avant qu'une force qu'il considaira comme divine ne se manifeste en lui.
Il se jura que s’il en réchappait, il vouerait un culte sans borne à Poséidon, qui lors de son inconscience sur les flots l’avait, selon lui, épargner de la noyade.
Par chance, il fut repêché par un vaisseau grec et pu grâce à son alerte endiguer l’attaque sur Mycènes.
Depuis lors, Shionshion recherche par delà les contrées sa mère, qui d’après les dires de ses anciens voisins, aurait quitté Mycènes dix-huit mois avant l’invasion troyenne.
Mais sa foi en Poséidon aidant, il ne désespère pas de retrouver un jour sa trace.
