Dans la campagne profonde vivait une humble famille, qui subsistait au grès des saisons, faisant face aux périodes difficiles par ce profond lien qui unit toutes les familles. Ce foyer était composé de Pisces, garçon plutôt agité et imprudent, de Rek, son frère cadet beaucoup plus sage, de Clauser jumeau de Rek extrêmement introvertis et des deux parents.
Comme pour beaucoup de famille travaillant la terre, Pisces et ses jeunes frères n’avaient pas le droit à l’éducation, la seule formation à laquelle ils avaient droit était l’apprentissage de la vie.
Lorsqu’il n’aidait pas son père, Pisces était toujours partant pour faire la première bêtise qu’il avait à l’esprit. Les mises en garde de Rek, qui l’accompagnait régulièrement, n’y changeaient le plus souvent rien du tout.
Un après-midi où les deux enfants jouaient près du lac, ils tombèrent sur un tas de vêtements appartenant à première vue à un homme. Comme d’habitude, le petit garnement eut son sourire malicieux, Rek savait qu’il préparait quelque chose, et comme d’habitude, il poussa un soupir se désolant que son frère ne cesse jamais ses farces de mauvais goût. Pisces attrapa le tas de linge et se mit à courir :
« Dépêches-toi Rek »
Ce dernier n’eut d’autres choix que de suivre son frère dans sa course. L’homme sortit du lac en courant et coursa les deux gamins, mais ils étaient plutôt agiles et ils se faufilèrent dans les sous bois sans que le malheureux ne puisse les rattraper.
« Allez ça suffit, vas-lui rendre ses affaires maintenant, ce n’est plus drôle »
Encore en train de glousser, Pisces ne prit même pas la peine de répondre, Rek agacé tenta de reprendre les habits des mains de son frère. Une bourse tomba alors à terre, et des bijoux en sortirent, des bijoux couverts de sang !
Ils comprirent qu’ils ne pourraient tout rendre et s’en tirer à bon compte, alors ils décidèrent de tout laisser là.
« Il finira par les retrouver » Dit Pisces d’une voix tremblante.
Malheureusement, l’homme qui venait de se faire dérober son butin avait clairement entendu le « dépêche-toi Rek ». Il décida dès le lendemain de se faire passer pour un oncle, et demander aux maisons voisines où se trouvait la maison de son neveu !!
Pisces, quand à lui, décida d’aller vérifier que la fameuse bourse avait été récupérée, mais il n’en était rien, il retrouva le tout dans l’état où cela avait été laissé la veille.
A la vue des bijoux ensanglantés, il paniqua et décida de traîner toute la journée, déambulant sans but jusqu’en fin de journée, moment où il rencontra un ami de son père
« Et bien comment vas-tu petit ? Au fait ton oncle est bien arrivé ? »
« Mon oncle ? Quel oncle ? »
« Se matin un grand monsieur s’est présenté comme ton oncle, pressé de revoir ses deux neveux m’a-t-il dit. Cela doit faire un moment qu’il ne vous a pas vu je parie, vous êtes trois non ?! »
Pisces et ses frères n’avaient aucun oncle, il comprit alors ce qui passait. Il courut aussi vit qu’il le pouvait, il voulait rentrer chez lui et prévenir ses parents de ce qu’il avait fait.
Arrivé au pied de sa maison, il poussa la porte et trouva ses parents et ses deux jeunes frères éventrés et mutilés de toutes pars. A cette vision d’horreur Pisces sortit vomir, puis éclata en sanglot.
« Tout est de ta faute »
« Pourquoi as-tu volé cette sacoche ? »
« C’est toi qui as tué ta famille ? »
« Quoi ? Non arrêtez, stop, je ne savais pas, je voulais pas »
« Regardes les, ils ont été torturés ……… regardes les ! »
« SSTOOOOOOOOOPPPPP !!!!! »
Pisces hurla de tristesse, frappa le sol et se jura qu’il le retrouvera et qu’il le tuera.
Pisces commença un voyage, un voyage destiné à la rendre plus fort, mais il lui faudra trouver de quoi manger. Il décida alors de se rendre à la ville la plus proche, il se dit que le seul moyen de devenir plus fort tout en gagnant de l’argent était d’organiser des combats.
Il alla dans les quartiers où la violence était la plus présente, et trouva une personne prête à mettre de l’argent en jeu pour un combat. Pisces n’avait pas le droit à l’erreur car il n’avait pas un sous.
La personne qui avait accepté de se battre était un adulte plutôt chétif, mais un adulte tout de même. Ce dernier se rua et asséna un coup de poing au jeune garçon qui le mit presque KO
« Voilà qui va être de l’argent facile, haha ha »
Pisces eut l’image de sa famille morte à l’esprit, serra fort son poing, soudainement il reçut un coup de pied dans les cotes le jetant à nouveau à terre, mais il se releva toujours le poing serré.
L’homme fonça une nouvelle fois, et lança son poing, Pisces se baissa et esquiva le coup. Il répliqua par un uppercut où il mit toute la force qu’il pouvait puis se remit en garde.
Son adversaire se roula par terre, il avait la mâchoire cassée, il jeta l’argent au pied de Pisces et s’en alla.
Ce dernier n’en revenait pas, il venait de battre un homme, il regarda son poing qu’une étrange lueur enveloppait, très faiblement. Mais il n’y porta guère plus attention, la seule chose qu’il avait en tête fut de pouvoir battre des hommes de plus en plus fort.
Les combats qui suivirent furent moins profitables à la bourse et à la santé du jeune orphelin, étant donné que la totalité de ses adversaires étaient des adultes, mais cela n’eut pour effet que de le rendre plus dur, Pisces se relevant sans cesse et forçant l’admiration de nombre de ses tortionnaires.
Il n’était ni grand ni même doté d’une musculature impressionnante, mais ses défaites à répétition le rendit petit a petit aussi dur qu’un bout de bois, encaissant les coups et se relevant constamment.
Un des ses points forts était son agilité, et ce coté n’était que renforcé à chaque course poursuite dans les rues de la ville lorsqu’il ne pouvait payer son adversaire.
Durant près de trois ans, Pisces ne cessa de se battre, sa vélocité était telle que de moins en moins d’adversaire parvenait à le frapper, et les chanceux, qui y parvenaient, n’avaient pour récompense de le voir se relever, encore et encore.
Au bout d’un temps, il ne perdait plus aucun de ses combats, et se dit prêt à venger sa famille. En effet, en parallèle de ses combats, il avait ardemment recherché l’assassin, l’homme qui hantait toutes ses nuits.
Un matin, très tôt, il pénétra à l’intérieur d’une grange. Là sur un lit de paille était allongé un homme :
« Qu’est ce que tu veux ? Dégages si tu tiens à ta vie ! »
Sans même dire un mot, Pisces continua d’avancer. L’homme se leva et sortit un couteau, Pisces prit brusquement trois pas d’appui, de sorte à ce qu’il se retrouve à coté de l’individu, et sans que ce dernier puisse réagir, lui donna un coup de poing. L’homme s’écroula, Pisces ramassa le couteau et le planta dans le cœur.
« Maman … Papa … Rek … Clauser … vous êtes vengés »
« N’as-tu pas compris ? L’assassin est toujours vivant ! Il vient de tuer à nouveau ! »
« Stop arrêtez, ce n’est pas moi qui… »
Pisces s’effondra, il n’était pas soulagé, comme si ces paroles étaient vraies.
Il se rendit au temple le plus proche, pria Athéna, pria pour qu’elle le débarrasse de ce sentiment de culpabilité. Mais il ne reçut aucune réponse, il approcha alors le couteau de sa gorge…
« Ne serais tu rien d’autre qu’un lâche ? Se donner la mort pour racheter ses fautes. Crois-tu que cela marche comme ça ? »
« Qui êtes vous ? Et que cherchez-vous ? »
« La question est ce que toi tu cherches ? Tu n’obtiendras ni paix ni pardon de cette façon »
« Les dieux m’ont abandonné, Athéna, déesse de la sagesse, ne daigne pas même me faire un signe ! »
« Mérites-tu seulement une réponse ? Qu’as tu fait toi pour Athéna ? »
« La mériter ? … comment faire ? »
Le vieillard tourna le dos, et s’en alla doucement. Pisces ne comprit pas réellement. A ce moment une présence envahit la pièce, une chaleur envahit son corps, sensation qu’il n’avait plus ressentit depuis plus de trois ans.
Pisces sourit, chose qu’il avait également perdue il y a trois ans.
Sans savoir d’où provenait cette émotion, il s’agenouilla devant la statue de la déesse et se remémora les paroles de son père, paroles qu’il prodiguait à ses frères et lui-même.
« Sachez mes enfants que les Dieux nous regardent à chaque instant, chaque action de notre vie est vue et considérée par eux »
« Cela veut dire que si on est méchant ils le sauront ? Et si on a une question, on peut leur demander ? » ; Demanda naïvement Rek
« Non ce n’est pas aussi simple, mais si tu les pries, ils t’entendront, si tu les sers, ils le sauront et le moment venu tu seras récompensé »
« Mais il y a tellement de Dieux, faut il tous les prier ? »
Le père sourit :
« Si tu possèdes le courage et le temps, pourquoi pas, mais chaque dieu a sa fonction et la plus belle et la plus juste de tous les dieux et déesses réunis et sans nul doute Athéna »
« Athéna…
Pourrait elle réellement m’aider ? Dois-je la servir et la prier ?
D’autres Dieux sont pourtant plus puissants comme Zeus, d’autres encore peuvent avoir une plus grande influence sur ma vie, comme Hadès. »
« Athéna … la plus juste … ! »
« … la plus juste… »
Pisces relava la tête et comprit qu’il ne devait pas espérer pouvoir pactiser avec les dieux, peut être passera-t-il le reste de sa vie à servir sans jamais trouver ni repos ni récompense.
« Et bien soit, ma vie sera donc dédiée à la plus juste des déesses, et adviendra ce qu’il adviendra … »
************
Du temps passa, et Pisces se levais chaque matin avec pour seul objectif d’aider son prochain, aider ceux qui en auraient besoin.
Mais toute les nuits, ce même cauchemar revenait, sa famille se faisait assassinée devant lui, et il ne pouvait rien faire ; il hurlait sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche, il courait sans jamais se déplacer d’un petit mètre, et l’inévitable se produisait chaque nuit !
Chaque matin, encore empli des souvenirs du cauchemar, les paroles de son père résonnais dans sa tète :
« La plus belle et la plus juste de tous les dieux et déesses réunis est sans nul doute Athéna »
« Mon père vénérait Athéna, mais voila ou sa l’a mené, a la mort.
Etre sage, soit, mais on reste tributaire d’autrui ; vouloir la paix, c’est bien, mais si ton voisin veut la guerre, comment faire… »
Plus les jours passez, et plus cette idée prenait place dans l’esprit de Pisces, Athéna n’était pas une mauvaise déesse, mais était ce vraiment son destin que celui de la servir, pourrai il continuer a servir une déesse dont il ne serai réellement en accord avec son idéologie ?
Toutes ses questions restaient sans réponse…
Un jour, alors que Pisces au bord d’une falaise, il prêta attention au vague se brisant sur les rochers, et se souvint de parole tenue par sa mère, fille de pécheur :
« Poséidon est un dieu changeant, certain le vénèrent toute leur vie sans même qu’il se manifeste, et il suffit d’une seul chose pour s’attirer sa colère. Et crois moi que partir an mer avec la colère de trembleur de terre n’est pas chose aisée ! »
Poséidon, un dieu punissant ceux qui oser lui causer un affront, mais n’étant pas celui a qui quelques prière suffisent pour s’attirer ses bonne grâces, voila se que je recherchais Pisces.
Il décida alors de se rendre au temple de Poséidon, il s’agenouilla et pria…
Mais en fait il ne savait pas réellement quoi prier, il se sentait en accord avec le dieu de la mer, mais n’avait aucune requête.
Il ressentait un profond respect, certes il respectait tous les dieux, mais Poséidon plus que les autres.
N’ayant rien à demander, mais plutôt donner, il se releva, et se dit que seul Poséidon avait la carrure pour être LE dieu sur terre, et non pas seulement assimilé aux océans.
