GodWarriors - Le Sanctuaire Sous-Marin
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 Péreïm

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Pereim
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MessageSujet: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:16

La soif l’étreignait, la faim le tenaillait… Mais ce n’était rien en comparaison des sentiments qui torturaient son esprit…
La Mort,…oui la Mort les avait tous emportés… Son père, sa mère, tous…
Et cette impuissance… Mais que faire face à une horde de barbares sanguinaires…


Voix : Non mais regardez-le ! Il tient le coup le gamin !
Autre voix : Ouais ! Presque une semaine sans boire ni manger… C’est fort !
Troisième voix (plus rauque) : Surtout après vu tous ses potes crever les uns après les autres… ahah.

Peinant à ouvrir les yeux, il regarda brièvement autour de lui. Effectivement, il était seul… Dascylos… Typhis… Iolnée… Phirès… le petit Calchis… tous disparus… Son regard se posa. Cette corde, cette maudite corde qui le retenait, qui l’empêchait de… (un soupir) de quoi faire de toute façon… Il se savait condamné. Lui-même ignorait pourquoi il n’abandonnait pas, pourquoi il ne laissait pas aller vers ces doux bras que la Mort lui tendait… La vengeance ? non… Il se savait trop jeune et impuissant… Mais une voix, quelque chose qu’il n’arrivait pas à définir le poussait à lutter pour sa survie…

Première voix : Bon en tout cas, ce satané Thargev a gagné ! Son môme est bien le dernier.
Thargev : Ahah ! A moi le plus grand terrain ! Bravo gamin, tiens pour te récompenser, je vais te refiler un peu d’eau…
Première voix (s’écriant): T’es fou ! On ne peut pas gaspiller…
Mais Thargev lui coupa la parole : Tranquille Darim, maintenant qu’on a une nouvelle source, on est les rois ! N’est ce pas chef ?
Chef : Oui Thargev, à ce rythme-là on sera bientôt les maîtres de la Thrace ! AHAH !
(Clameur de la troupe) : Vive Kadjun notre chef !!
Kadjun : En plus ce gamin me plaît, son regard attisé par la haine et la vengeance me donnerait presque froid dans le dos ! AHAH !
(Nouvelle clameur et rires).

Mais le gamin en question n’écoutait plus… Il repensait à la source, à l’eau qui s’en écoulait et la sensation d’apaisement à la vue de celle-ci, aux paroles de son père…
Père : Vois-tu Péreïm, toute l’eau dont tu sers pour boire, te laver, ou qui sert à faire pousser les cultures et élever les animaux, provient d’ici. C’est un lieu sacré protégé par les Dieux et tu devras toujours leur en rendre grâce quand tu viendras ici…
Une vive sensation de fraîcheur le piqua. Une goutte glissait sur ses lèvres. Sa langue sèche s’en empara aussitôt. Bientôt, plusieurs gouttes de vie glissèrent le long de sa gorge et ce sentiment d’apaisement oublié ressurgit…


***

La nuit était tombée et la troupe avait installé le camp pour la nuit. Péreïm était attaché à un piquet comme un vulgaire animal et observait avidement la charrette contenant les jarres remplies d’eau. Il voulait à tout prix regoûter à cette sensation de fraîcheur et ce au péril de sa vie… Pfft ! Risquer sa vie ? Alors qu’il la considérait déjà comme achevée…

Profitant de la négligence de ses ravisseurs (ou d’un coup de pouce du destin…), il réussit à se débarrasser de ses liens et à s’approcher du liquide tant désiré. L’état de ses pieds et de ses muscles aurait fait souffrir le martyre à n’importe quel gamin de 10 ans mais pas lui, obnubilé qu’il était par son objectif. Il se hissa sur la charrette et posa ses mains sur la jarre la plus proche. Comment à présent percer la toile faisant office de bouchon ? Il promena son regard autour de lui quand une voix rauque se fit entendre :

Voix rauque : Hep !! Descends de là gamin !

Une main rugueuse l’empoigna par ses cheveux noirs et le propulsa à terre, lui une douleur terrible aux omoplates.

Voix rauque : Foi de Khorn cette fois-ci tu ne vas pas t’en sortir vivant ! Surtout que tu m’as fait perdre un précieux pari !

Péreïm eut juste le temps d’écarquiller les yeux et voir le poing haut levé de Khorn quand…

Khorn : Aarrrrgh !! (quelque chose de visqueux glissa sur son épaule) Mais que… !?

Le barbare agitait sa main comme un damné mais une ombre rampa sur son bras et vint inexorablement s’enrouler autour de son cou… Un serpent ! pensa Péreïm. Puis il entendit seulement les râles étouffés de son agresseur et son corps tomber lourdement à terre. L’ombre se faufila entre les herbes sèches et Péreïm la perdit de vue…

Reprenant ses esprits, il se releva et regarda autour de lui, affolé. Personne. Seuls les rires autour du feu lointain parvenaient à ses oreilles. Il s’empara de la dague attachée à la ceinture du cadavre et se précipita sur les jarres. Le liquide semblait scintiller de la lumière des étoiles… Il s’y trempa entièrement la tête jusqu’à se rassasier et faillit en tomber d’étourdissement. Il se sentait renaître et plus que jamais plein de vie. Quelques minutes après il retourna à son piquet, respirant longuement. Il s’assit et ferma les yeux. Un sourire s’esquissa sur son visage. Quand il les rouvrit, il sentit de nouveau cette présence au sein de lui, au plus profond de son âme et elle était plus bienfaisante que jamais. Alors il se coucha et s’endormit paisiblement. Une larme (de bonheur) perla sur sa joue…

***

Un violent coup dans l’estomac le sortit de ses rêves. Il ouvrit les yeux difficilement.

(Plusieurs voix débattant) :
Moi je vous dis que c’est lui !
Peuh ! Pas possible il est encore attaché !
En plus c’est qu’un pauv’gosse !
Khorn ne se serait pas fait avoir par un gamin !
Khorn était un faible !
Et un imbécile !

La bagarre allait éclater quand Kadjun intervint :

Kadjun : On se calme bande d’abrutis ! Khorn a été mordu par un serpent. C’est sûrement la cause de sa mort.
Darim : Et la jarre ?
Kadjun : Le gamin en aura sûrement profité… Et puis même si c’est lui le responsable ça ne fait que renforcer l’estime que j’ai pour lui hein petit ? ahah ! D’ailleurs le premier qui touche à un seul de ses cheveux aura affaire à moi ! Compris ?
(clameur mitigée) : Ouaaais !
Kadjun : Bon. Nous arrivons à Thulum dans la soirée et nous fêterons notre victoire comme il se doit ! Alors oubliez-moi tout ça et levez le camp !

Les premières lueurs de l’aube apparaissaient…

***

La journée s’avéra rude pour le jeune prisonnier. La mort suspecte du dénommé Khorn avait suscité la colère chez certains membres de la troupe, en particulier Darim. Et malgré les ordres de Kadjun, ils ne se gênaient pas pour le lui faire comprendre. Mais le chef veillait et c’est finalement peu éprouvé que Péreïm arriva en vue de la cité de Thulum, capitale des guerriers Harn.
Le garçon qu’il n’était n’avait jamais quitté les hauts plateaux et s’était peu aventuré loin de Iktaris, son village. Aussi la grande ville lui fit peur, mais l’émerveillait en même temps. Tous ces gens, toute cette agitation, ce bruit… Il en restait bouche bée. De plus, les gens acclamaient la troupe dont il faisait partie, Kadjun défilant comme un héros. Péreïm se sentit plus perdu que jamais.

Il se retrouva plus tard dans une pièce obscure, devant une grande porte à double battant en compagnie de Kadjun, Thargev et Darim. La corde lui avait enfin était retirée et une drôle de sensation lui parcourait le cou. Il se sentait bien, tout simplement. Tout avait changé depuis les évènements de la nuit dernière.
Soudain la porte s’ouvrit. Une douce chaleur s’empara de lui et ils pénétrèrent dans la pièce. Son regard croisa celui de Kadjun, qui lui souriait. La salle était imposante, avec de grands tapis colorés sur les parois et le sol. Les meurtrières ne permettaient que peu de lumière, ce qui donnait un aspect sinistre à l’endroit. S’écartant de Kadjun, il put apercevoir le personnage assis sur un immense trône couleur pierre. Barbu, aux habits richement décorés, il se leva quand Kadjun fut à dix pas de lui, montrant son imposante stature. Kadjun, ainsi que ses hommes, s’agenouillèrent. Péreïm demeura immobile.

Kadjun : Me voici maître, pour vous rapporter que votre domaine s’est de nouveau étendu.
Roi : Oui Kadjun, ton messager m’avait rapporté ta victoire. Je crois devoir t’adresser mes félicitations, car la bataille fut rude.
Kadjun : En effet, ils ont fait preuve de beaucoup de résistance, mais nous avons su les mettre au pas… Et nous avons une nouvelle source. Goûtez vous-même les fruits de notre victoire. Darim !

Le guerrier s’avança, portant une outre dont il versa le contenu dans un pot de terre cuite porté par un serviteur. Péreïm agrandit son regard à la vue du précieux liquide et se rappela sa gorge sèche, mais demeura immobile.

Roi : Aaaah ! Bravo Kadjun ! Si cette source est abondante, alors nous pourrons constituer une nouvelle cité et procéder à de nouvelles expéditions. AHAH ! Dès la prochaine lune j’y enverrai une colonie dont tu seras le chef ! Mais qui est donc ce gamin que tu as avec toi ?
Kadjun : C’est le dernier survivant (Péreïm tiqua) de ce village. Il a fait preuve d’une grande persévérance et a même semble-t-il tué un de mes guerriers. Je voudrais le garder avec moi.
Roi : A ton aise, mais sache que pour faire partie de notre peuple il va devoir en subir les Epreuves.
Kadjun : Bien sûr maître.
Roi : Qu’on l’amène aux grottes de Bathan !

Deux gardes s’emparèrent de Péreïm et l’entraînèrent hors de la salle.

Roi : Bien. A présent préparons la fête en ton honneur et ceux de tous tes guerriers!
Kadjun : Gloire à Kaandar notre maître !
Thargev et Darim (en chœur) : Gloire à Kaandar notre maître !
Kaandar : C’est bon, retirez-vous à présent.

Les trois hommes sortirent de la salle du trône et le silence s’installa.

Kaandar : Alors que penses-tu de tout ceci Khaltès ? N’est-ce-pas merveilleux ? Bientôt toute la Thrace sera mienne et ces maudits peuples du Sud paieront !
Khaltès : En effet majesté. (Khaltès paraissait troublé)
Kaandar : Eh bien que t’arrive-t-il ?
Khaltès : Ce n’est rien majesté. Puis-je vous demander une faveur ?
Kaandar : Ahah bien sûr. Que pourrais-je refuser à mon fidèle conseiller, mon grand tacticien militaire sans qui je ne serais pas là aujourd’hui ? Que veux-tu ?
Khaltès : Garder le jeune garçon sous mon aile, majesté.
Kaandar : Quoi, ce maudit fils de chien du Sud ! Mais pourquoi ? En plus je l’ai promis à Kadjun.
Khaltès : Je ne sais pas. Je me sens proche de cet enfant. Dois-je vous rappeler que je suis également le dernier survivant d’un village que votre père a rasé ?
Kaandar : Hem… Soit ! Mais nous verrons cela. Attendons de voir s’il survit aux Epreuves et nous en reparlerons. Allez n’y pense plus et allons faire la fête !

Khaltès resta impassible.

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:17

Plusieurs semaines passèrent… Et même si sa rancœur n’avait pas disparu, Péreïm paraissait plus déterminé que jamais à survivre. Les grottes de Bathan formaient un réseau dense de galeries et de cavernes où tous les jeunes Harniens se devaient de survivre plusieurs mois. Ces grottes devaient leur caractère sacré à une matière phosphorescente qui recouvrait les parois et émettaient une lumière diffuse continuellement. Le froid et le manque d’eau venaient à bout d’un grand nombre, qui n’avait alors pas d’autre choix d’abandonner en sonnant la cloche de l’entrée principale gardée en permanence, ou en attendant la patrouille qui passait chaque semaine. Seuls les plus robustes pouvaient espérer une place de choix dans l’élite du peuple, mais certains satisfaits de leur condition allaient jusqu’à refuser l’Epreuve.

Péreïm, peu concerné, voulut abandonner directement mais de nouveau vint en lui cette présence, cette voix le poussant à continuer. Ce n’était pas son imagination, mais plutôt comme si quelqu’un communiquait directement avec son âme, avec le plus profond de son être… Chaque fois que le doute s’installait en lui, il sentait en son cœur une nouvelle motivation, une nouvelle force. Sans le savoir, son entraînement avait déjà commencé…

Sept lunes s’étaient écoulées, et la fin de l’Epreuve approchait pour Péreïm… Il était à bout de forces et tentait de trouver un point d’eau. Il connaissait à présent les galeries mais une blessure à la jambe par manque d’attention l’empêchait de bouger depuis plusieurs jours… ou plus, car la vie souterraine lui avait fait perdre la notion du temps… Il se mit sur le dos. Le manque de vivres lui avait fait jusqu’à oublier sa blessure… Soudain, la présence se fit sentir, douce et apaisante et il vit une chauve-souris virevolter au-dessus de lui. Elle paraissait peiner elle aussi, puis vint tomber raide morte devant lui. Ce n’était pas la première fois qu’il en mangeait et il remercia le ciel de ce précieux don. Cette fois-ci plus de doute… Quelqu’un voulait qu’il survive… Mais qui ?
Repu, la bouche encore ensanglantée, il s’évanouit et ne se rendit compte de rien quand la patrouille le recueillit deux jours après…

***

Une sensation d’éveil, une douleur terrible aux yeux, mais une douceur sur tout son corps… Il mit du temps à s’en remettre, d’autant que tous ses muscles le faisaient souffrir.

Voix féminine : Ah te voilà enfin réveillé…
Hagard, le jeune garçon peina à voir la personne qui lui parlait
Voix féminine : Reste tranquille et recouche-toi. Tu as besoin de beaucoup de repos…
Kadjun viendra te chercher demain.
Hein… ? pensa-t-il. Il referma les yeux et son visage crispé par la lumière redevint celui d’un enfant endormi.

***

Il passa les deux années suivantes avec Kadjun, qui finalement avait laissé le commandement de la nouvelle cité à son lieutenant Thargev pour continuer les conquêtes des territoires environnants. Celui-ci l’entraîna aux arts de combat, tenta de lui forger une mentalité de guerrier Harn mais Péreïm demeura le taciturne garçon qu’il avait toujours été. Il passa les autres Epreuves avec succès, qui constituaient plus en des jeux d’adresse et de force qu’autre chose. Le garçon étonnait par ses capacités, et Kadjun le premier, qui, si ce n’était l’aspect insouciant du garçon, se serait posé de nombreuses questions quant au désir de vengeance de celui-ci. Et plus que des aptitudes brutes, c’est l’aura que dégageait Pereïm qui surprenait, sa tranquillité et sa confiance en lui.
Sans le savoir, il avait développé de façon stupéfiante ce de quoi peu de personnes ont conscience, quelque chose de propre à l’être humain qui s’appelle dans certaines régions… le Cosmos.
Et cela une personne s’en était rendu compte…

***

Khaltès chevauchait à toute allure vers le palais, s’occupant peu des passants et autres marchands peuplant les rues à cette heure matinale. Il se dirigea sans tarder à la salle du trône.

Kaandar : Khaltès enfin ! Mais où étais-tu ?
Khaltès : J’ai réussi à repérer le campement des pillards qui mènent les razzias dans les contrées du nord, majesté.
Kaandar : Hein ? Ah mon fidèle Khaltès mais que ferais-je sans toi ? Je vais immédiatement envoyer le régiment de Stemir éliminer ces bandits !
Khaltès : Permettez, majesté, d’envoyer plutôt Kadjun pour cette mission. Originaire de cette région, il n’aura aucun mal à les localiser et mettre fin à leurs agissements.
Kaandar : Décidément, tu penses vraiment à tout… Que l’on convoque immédiatement Kadjun !

Deux heures après partait en direction du nord un régiment d’une cinquantaine d’hommes… Un seul en reviendrait…

***

Khaltès observait le jeune homme s’entraîner à l’épée dans la cour. Son cosmos brillait incroyablement. Le guerrier n’avait pas ressenti cette sensation depuis ses jeunes années quand il s’entraînait lui aussi, dans un endroit loin au Sud, appelé le Sanctuaire… Il avait quitté son village pour partir à l’aventure, défaisant les bandits qu’il rencontrait et surmontant tous les obstacles. Puis il fut recueilli par cet homme, bien plus fort que lui et recouvert d’une drôle d’armure de couleur d’argent. Devenu son apprenti, il avait ensuite découvert le Sanctuaire (dédié à une certaine déesse du Sud appelée Athéna) et ses coutumes. Ainsi que les connaissances autour d’une force appelée cosmos…Sa défaite au tournoi pour obtenir l’armure dite d’Orion avait provoqué son retour. Il avait retrouvé son village détruit et, plus par dépit que par vengeance, s’enrôla dans l’armée de ses destructeurs. Là, sa force et sa science du combat acquise au Sanctuaire lui permirent d’atteindre le grade de conseiller militaire du roi Kaandar, ainsi que son statut de confident. Mais d’autres buts l’attiraient…

Athéna… Se remémorer ce nom le fit soupirer. Il fit légèrement briller son cosmos et vit le garçon, surpris, regarder autour de lui. Un sourire se dessina sur son visage et il retourna au palais.

***

Rouge… Kaandar observait le liquide contenu dans le pot qu’il tenait. Avoir pu faire cultiver une vigne dans ces terres arides avait été un joli tour de force, mais le vin était une boisson sacrée de ces chiens du Sud. Ah les maudits ! Et il fit voltiger le pot à travers la pièce avant qu’un domestique ne s’empresse d’effacer toute trace. Ils paieront… se dit-il, repensant à sa terre natale, là-bas loin dans la région répondant à présent au nom d’Epire. Soudain, la porte s’ouvrit à la volée.

Voix grondante : Où se cache ce fils de chien !!!! ?
Kaandar : Et bien Kadjun, enfin de retour… Tu en as mis du temps !
Kadjun (sans écouter) : Où est Khaltès ?

Une silhouette sortit de l’ombre.

Khaltès : Mais ici-même…

Kadjun allait se précipiter sur le conseiller, quand le doute s’installa en lui…

Kadjun : Tu… C’était un piège ! Ils nous attendaient, maître. Et il ne reste plus que moi… C’était une embuscade !
Kaandar : Allons calme-toi. Comment peux-tu mettre en cause mon fidèle conseiller ? Je veux plutôt savoir comment tu as faire pour perdre tout un régiment face à une poignée de pillards…
Kadjun : Mais… C’est lui ! Ils étaient embusqués dans la forêt maître. Avec des arcs et des lanceurs de flammes !
Kaandar : Des lanceurs de flammes ? De soi-disant pauvres voleurs ?
Khaltès : Je crois qu’il délire majesté… Et vous aviez raison, mieux eut valu envoyer Stemir que ces incapables…
Kadjun : Toi… Je vais te faire la peau… !
Kaandar : Arrête !!

Mais Kadjun avait dégainé son épée et fonçait sur l’ancien apprenti chevalier… Qui de trois coups à une vitesse surhumaine terrassa son adversaire. Kadjun retomba lourdement au sol, mortellement touché.

Kaandar : Que… ? (reprenant son air confiant) Et bien Khaltès, tu ne l’as pas raté…
Khaltès : Il devenait inutile de toute façon… si vous me le permettez majesté.
Kaandar : Hem… Bon… Que comptes-tu faire maintenant ?
Khaltès : Ce que j’aurais dû faire… Je vais moi-même m’occuper de ces pillards majesté. Et soyez sûr que votre domaine sera en paix. Je vous suggère d’ailleurs d’envoyer Stemir en expédition dans l’ouest. Mes messagers m’ont rapporté que ces territoires sont peu surveillés en ce moment.
Kaandar : Hmmm… Bien tu as raison, il est temps de poursuivre les conquêtes.
Khaltès : Leur réaction ne se fera pas attendre quand Stemir passera. Il sera alors temps de lever une armée et de partir vous et moi en guerre.
Kaandar : Aah la guerre… Oui, c’est décidé ! Le temps est venu pour Kaandar le Conquérant de montrer sa puissance ! Que l’on convoque Stemir ! Et vous que l’on me nettoie tout ça. Toi, Khaltès, met vite fin à cette histoire et rejoins-moi vite. Ahah
Khaltès : Bien sûr majesté…

Et il sourit.

***

Loin de tous ces évènements, Péreïm attendait sagement son « mentor » Kadjun. Allait-il encore lui déballer son baratin sur le culte des morts, car la Mort est la seule manifestation divine, inexorable et universelle, et blabla et blabla… Pfft. Il se savait motivé par quelque chose, mais son objectif restait indéfinissable. Si ce n’était cette détermination ancrée dans son cœur, il se demanderait certainement ce qu’il faisait là, à attendre un barbare buté.
La porte s’ouvrit et il leva les yeux, résigné. Mais devant lui se tenait un homme à la stature impressionnante, aux cheveux noirs bouclés lui tombant jusqu’aux épaules et aux yeux d’un gris profond. Mais plus que son physique, c’est l’aura qu’il semblait dégager qui frappait Péreïm. Jamais il n’avait vu ça…

Khaltès : Viens avec moi.

Le jeune homme ne dit rien. Mais quand le guerrier fit volte-face, il le suivi, irrésistiblement attiré.
Et c’est ainsi que Péreïm rencontra Khaltès…

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:18

Les journées passaient… Péreïm se tenait toujours en selle derrière ce mystérieux guerrier, à la fois inconnu mais également terriblement proche… Il pouvait le toucher, le voir, entendre ses mouvements qui guidaient son cheval, mais le percevait différemment des autres gens… Il sentait sa présence, sa force, son aura …? Comment le définir ? Il ne le savait pas. Les questions le submergeaient mais finalement il se laissa aller et s’abandonna au sommeil, serein…

Un sol dur, comme du marbre… Une atmosphère moite, humide… Un paysage étrange, une flore inconnue… Mais où était-il ? La lumière était comme diffuse et provoquait des reflets bizarres. Il leva les yeux. Le ciel était bleu, sans nuages, mais paraissait « bouger ». Il avait l’apparence de… mais oui de l’eau !? Sa respiration s’accéléra. Jamais il n’en avait vue une telle étendue, lui qui n’avait même pas conscience de l’existence des mers et des océans… Soudain, il le sentit. Une étreinte le prit au corps et le paralysa. La même impression qu’avec le cavalier inconnu mais infiniment plus oppressante, plus majestueuse. Puis une voix retentit et résonna tout autour de lui… Réveille-toi !

Khaltès : Allez, réveille-toi !

Péreïm, hagard, ouvra les yeux. Le cheval au galop le faisait sursauter durement.

Khaltès (voix forte) : Bon, vous autres, vous continuez jusqu’à la lisière de la forêt et vous montez le camp. Je vous rejoindrai.

Et la dizaine de cavaliers qui les accompagnaient s’éloigna tandis que Khaltès ralentissait son cheval. Ils se trouvaient sur une large plaine assez désertique. Khaltès descendit et Péreïm le suivit, sceptique.

Khaltès : Bon, nous y voici, pas de temps à perdre… Comment t’appelles-tu ?
Péreïm : Pé… Péreïm.
Khaltès : D’accord Péreïm. Je suis Khaltès, ton nouveau, hum, protecteur disons… Voilà, tu as sans doute remarqué quelque chose qui nous unissait tous les deux n’est-ce pas ? (Péreïm esquissa un mouvement des lèvres) non, ne dis rien. Bon alors sache que toi aussi tu dégages cette… aura, pour dire simplement, et j’aimerais que tu te concentres afin de pouvoir la sentir et la contrôler…

(Khaltès essaya de se remémorer les paroles de son maître au Sanctuaire… Pffft, je ne suis vraiment pas fait pour enseigner, pensa-t-il).

Khaltès :Cette aura se nomme cosmos, et est présent en chacun de nous, mais peu de personnes arrivent à le révéler et à utiliser son potentiel.

Il regarda autour de lui et aperçut un rocher à une vingtaine mètres. Ils s’approchèrent.

Khaltès : Maintenant, regarde bien. Je veux que tu sois très attentif au moindre de mes mouvements.

Péreïm sentit grandir la « force » du guerrier. Khaltès se mit en position de combat, le poing droit légèrement en arrière. Puis au moment où il s’apprêta à donner son coup sur le rocher, le garçon, paralysé, sentit comme une explosion de sa force. Il cligna des yeux. Le rocher était réduit en miettes.

Khaltès : Alors, as-tu bien observé ? En concentrant ton aura dans ton poing, tu peux arriver à déployer une force et une vitesse au-delà des limites humaines. A présent je vais te laisser. Je veux que, dans sept jours, tu sois capable d’en faire autant.

Sans laisser le moindre temps à son apprenti de prononcer un seul mot, il enfourcha son cheval et disparut. Péreïm, seul et désemparé, sentit le désespoir le regagner. Alors il repensa à son rêve… Son regard changea et se fit plus déterminé. Il allait réussir.

***

Au troisième jour, les efforts de Péreïm étaient restés vains… Il avait beau essayer de se concentrer, assis-tailleur et sourcils froncés, il ne sentait rien. Il était pourtant parvenu à localiser Khaltès, à des kilomètres de là. L’incompréhension le gagnait, ainsi que la résignation. Comment faire ? Ce « cosmos » faisait partie de lui, il s’en serait donc accommodé au point d’y être insensible ?
Le bourdonnement d’une abeille vint interrompre ses pensées. Elle voletait autour de lui et ne souciait nullement de la main qu’agitait Péreïm pour la chasser…

Péreïm : Allez va-t’en, tu m’embête… AIE !

L’insecte venait de planter violemment son dard sur le dos de sa main. Le garçon s’exaspéra et regarda sa blessure. Il se produisait quelque chose… Plus il la fixait du regard, plus la douleur s’amenuisait. Une sensation étrange lui parcourait la main. Il la bougea lentement puis serra le poing. La sensation se fit plus forte. Il fut surpris de ne plus rien sentir de la piqûre. Se concentrant, il réussit à étendre la sensation à tout son bras, puis son épaule et enfin à son corps tout entier…
Ça y est, se dit-il… Ce serait donc ça mon cosmos ? Il lui semblait émettre un rayonnement et posséder une vigueur fulgurante. Il se leva aussitôt. Ses sens étaient plus aiguisés aussi. Il percevait le moindre mouvement des choses, sentait chaque vibration dans l’air… Il exécuta quelques mouvements de bras dans l’air. Quelle vitesse ! Puis il baissa la tête et lança son poing avec force vers le sol…

***

Cinquième jour. Péreïm soignait encore sa main meurtrie. Il arrivait à présent à faire « circuler » son cosmos partout dans son corps, et à le concentrer dans son poing, mais ses coups restaient toujours aussi inefficaces. Le sol autour de lui était jonché de trous de taille inégale, comme si un fou s’était amuser à frapper par terre avec une masse…

Péreïm (à lui-même) : Non, Khaltès avait dégagé une intensité beaucoup plus forte. Il faut que je puisse moi aussi augmenter mon cosmos.

Il serra fortement les poings. Rien. Il décida de s’accorder une pause et marcha vers l’ouest, pensif. Il était de nouveau face à un important problème.
Il tiqua. Son rêve venait de refaire surface furtivement. Il regarda le sol. De l’eau. Une source. Rien pourtant ne laisser supposer l’existence d’une source dans cet endroit, et il le savait bien. Mais la sensation restait imprégnée en lui. Il avança d’un pas. La sensation se fit plus précise. Il y avait de l’eau, là, sous ses pieds… Il fit briller son cosmos. 20 mètres. La nappe se trouvait à une vingtaine de mètres, il le sentait. Mais comment creuser à une telle profondeur ? Inspirant fortement, il observa la roche à ses pieds, ou plutôt tenter de « voir » l’eau en dessous. Tous ses sens étaient dirigés vers la source. Il la visualisait. Il ne faisait plus qu’un avec elle. Une image s’imprima en lui. Le déclic. Ca y est ! Il savait où frapper et quelle puissance utiliser ! Son cosmos augmenta brutalement. Il le transféra dans son poing, arma et en criant frappa.
Un bruit terrible. La roche explosa littéralement à l’impact et un croulement se fit entendre. Péreïm se dégagea d’un bond. Alors du cratère jaillit de l’eau qui vint arroser sa figure émerveillée, et il rit…

A plusieurs kilomètres de là, Khaltès s’entretenait avec ses lieutenants, qui n’étaient autre que les chefs des soi-disant pillards ayant défait la troupe de Kadjun.

Khaltès : Voilà la situation. Stemir, le plus dangereux de tous, doit se trouver loin à l’Ouest en délicate position. Mais connaissant ses qualités, je dirais qu’il en a encore pour trois mois, voyage de retour compris.
Dilatos : Comment êtes-vous si sûr qu’il réussira ?
Khaltès : Il vaincra. C’est un guerrier intelligent et fier, qui ne voudra annoncer que la victoire à son roi. Nous avons donc environ deux mois pour agir. Le roi sera inquiet, mais n’enverra aucun messager ici avec la confiance absolue qu’il me porte. Combien sommes-nous, Astaris ?
Astaris : En ne comptant que les combattants, 180 tout au plus, mais nous pouvons augmenter les effectifs avec les paysans.
Khaltès : Oui, je veux que tout le monde exceptées les sentinelles s’occupent de l’entraînement à présent. Les troupes dans la capitale seront peu nombreuses, mais ne les sous-estimons pas. 250 hommes serait parf…

Il tourna subitement la tête, écarquillant les yeux. Les autres l’imitèrent, et les épées giclèrent des fourreaux. Mais il n’y avait rien.
Impressionnant, ce petit… pensa-t-il. Il est déjà prêt …
Et un large sourire se dessina sur son visage, ce qui surprit ses compagnons, peu habitués à le voir avec une telle expression…

***

Khaltès avait ramené Péreïm au camp et lui avait fait poursuivre son entraînement d’apprenti chevalier. Le guerrier était stupéfait des progrès accomplis par le jeune garçon qui, au bout d’un mois, maniait son cosmos à la perfection et possédait une puissance incroyable. Ces combats d’entraînement à une vitesse proche de celle du son rappelaient à Khaltès ses jeunes années passées au Sanctuaire, il y a 20 ans de cela, et, malgré les souffrances qu’il avait endurées, lui faisaient presque naître des regrets…

Khaltès : Voilà. Comme ça. Tu commences à bien maîtriser les mouvements aériens grâce au cosmos. C’est l’un des éléments-clé du combat car à cette vitesse, ces positions constituent une faiblesse.

Péreïm atterrit en souplesse et s’essuya le front avec le bras.
Quel garçon bizarre… pensa Khaltès. Un mois et aucune question. Il suit mes consignes à la lettre sans broncher. Mais il est si jeune, peut-être avait-il besoin d’un guide ou… (regard vide) d’un père…

Péreïm : Je peux aller boire ?
Khaltès : Hein… Oui oui bien sûr vas-y.

Péreïm se dirigea vers la gourde respectueusement posée contre un tronc. Il la prit, ferma les yeux et murmurant quelques paroles. Puis il l’ouvrit et but lentement à petites gorgées, comme s’il savourait chaque goutte. Quand il eut fini, Khaltès s’approcha.

Khaltès : Dis-moi, tu sembles vouer un véritable culte à l’eau. Je me trompe ?
Péreïm : Non non, l’eau est quelque chose d’essentiel et rare auquel il faut rendre grâce. C’est un « don du ciel fait aux hommes » comme disait mon père. Et il faut la préserver parce qu’elle est rare.
Khaltès : Dans ta région d’origine effectivement. Mais sache qu’il existe des endroits où elle est présente en grandes quantités. Sais-tu ce qu’est la mer Péreïm ?
Péreïm : La…mer ?
Khaltès : Imagine une grande plaine recouverte d’eau et qui s’étend à perte de vue. Ce n’est sûrement pas facile pour toi pourtant de tels endroits existent vraiment. Et ils sont nombreux en plus.
Péreïm : C’est vrai ? Mais comment…
Khaltès : Chuut… Je t’emmènerai la voir un jour, je te le promets. Mais pour l’instant continue à t’entraîner.

Il s’éloigna et laissa Péreïm, songeur.

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:19

Les deux mois s’étaient à présent écoulés et le bataillon de Khaltès était fin prêt. Majestueux sur son cheval, il parcourut du regard l’ensemble de ses troupes. Le courageux Astaris à sa droite, le fier Dilatos à sa gauche, un ensemble de guerriers déterminés et prêts à suivre leur chef jusque dans la mort en rangs derrière… et un garçon encore jeune mais à la constitution robuste, attentif sur son cheval à tout ce qui se passait autour de lui.

Khaltès : Et bien nous y voici enfin Astaris. Te rends-tu compte ? Huit ans ! Huit longues années d’attente et de labeur qui vont enfin être récompensées. J’en aurais presque le cœur qui bat la chamade.
Astaris : Oui capitaine. Et je tiens à vous dire que je suis fier d’être à vos côtés en ce jour.
Khaltès : Merci, brave Astaris. Bien, met les troupes en marche.
Astaris : EN AVANT !

Et ainsi se mit en marche la troupe qui allait prendre le contrôle du plus grand royaume du Nord de la Grèce en ces temps reculés… Avec dans ses rangs un jeune homme encore perplexe devant ce qui allait être sa première guerre… Guerre…mot jusque là étranger à ses pensées mais qui allait l’accompagner tout au long de sa destinée…

***

Une nouvelle fois, le roi Kaandar faisait les cent pas dans la salle du trône. Aucune nouvelle de Stemir. Aucune nouvelle de Khaltès. Mais où étaient-ils donc passés ? Anéantis ? Non, impossible… Quoique… Kadjun avait bien perdu tout son régiment. Mais Khaltès est un grand stratège. Il n’osait imaginer les conséquences si ses deux meilleurs généraux avaient péri… Adieu rêves de gloire ! Adieu conquête des terres du Sud ! Lui qui s’imaginait déjà à la tête du plus grand et prestigieux empire du monde connu ! Empereur Kaandar… Cela sonnait de plus en plus loin dans la tête du pour le moment roi du Harn…

Kaandar : RAAAH !

Il prit sa couronne à deux mais et la jeta violemment au sol. Il était fou de rage.

Soldat : Majesté ! Majesté !
Kaandar : QUOI ?!
Soldat (à bout de souffle) : Majesté, Khaltès est de retour…
Kaandar (un sourire lumineux sur le visage) : Khaltès ! Ah je savais qu’il reviendrait (il fit le tour de la salle) Je m’inquiétais donc pour rien. Aaah…
Soldat : Mais Majesté…
Kaandar : Qu’est-ce qu’il y a ? Je veux pardonner ton insolence si c’est important.
Soldat : C’est que… Il en veut à votre couronne !
Kaandar (bondissant) : HEIN !!!?

Des bruits d’épées se firent entendre dans le couloir. Kaandar saisit la sienne.

Soldat : Ils nous ont eu par surprise. Ils ont attaq… argh !!

Kaandar retira son épée ensanglantée du corps du soldat.

Kaandar : Bande d’incapables… !

La porte éclata soudain en morceaux, laissant place à un nuage de poussière d’où sortit Khaltès, accompagné d’Astaris et Péreïm.

Kaandar : Alors te voilà, chien de traître !!! Tu m’as trompé toutes ces années pour t’emparer de mon trône !
Khaltès : Calmez vos esprits, Majesté. Croyez-vous sincèrement que j’allais rester votre serviteur toute votre vie ? A conquérir territoires juste pour votre grandeur ?
Kaandar : Alors c’est pour ça que t’as envoyé l’armée de Stemir au loin ? et détruit la troupe de Kadjun ? Pour affaiblir la capitale, traître?
Khaltès : Vous faites toujours preuve d’un grand esprit de déduction, à ce que je vois… Et n’appelez pas traître ceux qui n’ont jamais été vos alliés je vous prie…
Kaandar : Aaah et moi qui aie toujours eu une confiance absolue en toi… (il s’approcha) Et qui allait faire de toi mon successeur… (il mit la main sur le pommeau de son épée) Et bien tu vas pay… !

Le Roi allait dégainer mais repensant à la mort de Kadjun il se ravisa…

Kaandar (reculant lentement) : A…Alors… Que vas-tu faire de moi ? Me…tuer ? De toute façon, mon peuple ne te suivra jamais, maudit étranger !
Khaltès : J’en suis conscient. C’est pourquoi je te propose… un duel.
Kaandar (tremblant) : Un…duel ? Contre toi ??
Khaltès : Non non. Cela n’aurait aucun sens. Je veux prouver à ton « peuple » que tu n’es qu’un lâche et un faible. Tu te battras contre… cet enfant !

Péreïm sursauta.

Kaandar : Hein ? C’est une plaisanterie ! Pfft, tu veux sacrifier ce pauvre gosse ? Et si je gagne, qu’est-ce qu’il se passe ?
Khaltès : Moi et mes hommes nous en irons et tu n’entendras plus jamais parler de nous… Tu as ma parole.
Kaandar : Ahah ! Bien alors commenç…

Astaris s’interposa.

Khaltès : Non. Pas ici.

Dilatos entra dans la pièce.

Dilatos : Ça y est, capitaine. Tous les habitants de Thulum sont réunis sur la grand-place.
Khaltès : Bien. Allons-y je vous prie.

***

Péreïm encore interloqué regardait la foule immense amassée devant lui. Des visages sombres, d’autres anxieux s’étalaient devant lui dans un silence de cathédrale…

Khaltès (clamant à la foule) : Chers habitants de Thulum, vous vous demandez certainement la raison de votre présence ici. Elle est simple. Vous allez devoir changer de souverain !
(des murmures interrogateurs ainsi que des clameurs se firent entendre)
Khaltès : Silence ! Silence je vous prie. Mais avant laissez-moi me présenter. Je me nomme Khaltès. Vous ne me connaissez pas mais sachez que j’étais le conseiller de votre roi et ancien chef des armées du Harn, auxquelles vous devez votre fierté et votre orgueil !
(nouvelles exclamations de surprise)
Khaltès : Aujourd’hui je remets en cause Kaandar, ce roi faible et lâche qui abuse depuis trop longtemps de votre dévouement…
Kaandar : Ne l’écoutez pas mes fid… (avant que Dilatos ne lui donne un violent coup de coude au ventre)
Khaltès : Bien. Pour vous le prouvez, votre roi va se mesurer à… un petit garçon ! Oui un enfant à qui il a arraché père et mère… Et cet enfant, le voici !

Péreïm s’avança lentement, regardant son mentor. Ses jambes tremblaient. Il inspira longuement et regarda la foule.

Khaltès : Que le combat commence !

Le garçon se retourna. Kaandar, se tenant le ventre, le fixait d’un regard farouche. Il avait devant lui l’assassin de ses parents, le destructeur de son village. Un esprit de Vengeance s’instaura en lui. A présent sûr de sa force, le redoutable barbare armé de sa tranchante épée ne l’effrayait nullement. Sa respiration accéléra et il se mit en position. Kaandar fut un instant surpris par le changement d’attitude du jeune homme, mais sourit et se tourna vers Khaltès.

Kaandar : Si j’écrase ce minus, tu t’en vas c’est ça ?
Khaltès : En effet.

Péreïm n’écoutait plus. Plus aucun son ne lui parvenait. Il était centré sur l’affrontement. La Vengeance. Voilà ce qui l’animait à présent. Son cosmos s’éveilla. Il le concentra dans son poing droit, prêt à frapper. Mais où ? Jamais il n’avait tué quelqu’un… Il repensa à son village en flammes, ses amis… Qu’importe ! Un coup capable de réduire un roc en poussière l’anéantira certainement…
Soudain, la présence… Cette présence qui l’avait si souvent aidé par le passé, qui lui avait plusieurs fois sauvé la vie… C’était un cosmos ! Etrange mais apaisant et pacifique… Péreïm se tourna vers la foule et fronça les sourcils. Comment ? Un chien ?? Mais comment un animal peut-il dégager un tel cosmos ? Et pourtant c’était bien un chien-loup, au premier rang, qui l’observait… Puis d’un coup ce dernier prit un air triste et baissa les oreilles.
Kaandar en profita.

Kaandar : Que regardes-tu, imbécile ? Ahah !

Et il fonça sur Péreïm. Ce dernier reprit ses esprits et vit l’épée fondre sur sa tête. D’un réflexe, il la bloqua de sa main droite.

Kaandar : Mais… Co… Comment !?

Puis il libéra son cosmos vers sa main gauche et se prépara à frapper. Son rayonnement (seulement perceptible par Khaltès) s’accrut terriblement. Les visions s’accumulaient et se bousculaient dans son esprit. Ses parents. Le chien-loup. Ses amis. Le ciel d’eau. La source. L’abeille. La soif. Les grottes. Sa maison. Le serpent. Kadjun. La chauve-souris. La Mort. Khaltès. Haine. Vengeance. Meurtre. Vengeance. Ven-gean-ce. Que… Un TRIDENT !!

Péreïm : RAAAAAAAAH !

Son poing n’était plus qu’à quelques centimètres du corps de Kaandar quand l’intensité de son cosmos faiblit terriblement. Son coup atteint le roi, qui s’effondra aussitôt. Une exclamation jaillit de la foule. Khaltès avait un regard perplexe et fixait Péreïm. Ce dernier restait debout et reprenait son souffle.

Khaltès (pensant) : La peur de tuer l’aura freiné tout simplement…
Khaltès (à voix haute) : Et voilà ! Que pensez-vous de votre roi à prés…

Mais celui-ci se relevait… Péniblement, il s’appuya sur son épée et regarda la foule, un genou toujours à terre. Tous les gens présents n’en croyaient pas leurs yeux.

Kaandar (voix rauque) : Je… Ecoutez… Vous ne dev…(il s’arrêta, les yeux grands ouverts).
Khaltès : Ça suffit.

Et, sans que personne ne puisse voir quoi que ce soit, à la place du roi gisait un cratère dans l’estrade, encore fumant… Et Khaltès le poing levé.
Il se releva et s’adressa à la foule, brandissant les bras vers le ciel.

Khaltès : Voici votre nouveau Roi !

La foule resta silencieuse, encore abasourdie, puis une voix se fit entendre.

Voix : Quelle force ! Lui nous mènera à la gloire !
Plusieurs voix : Ouais ! Vive le nouveau Roi !
Foule entière (clameurs et cris) : OUAAAIS ! VIVE KHALTES NOTRE ROI !!

Ce dernier arborait à présent un large sourire aux lèvres, haranguant la foule le poing rageur. Et bientôt l’enthousiasme gagna tous les gens présents…
Tous ?…sauf une personne. Un petit garçon à l’air chétif, debout sur l’estrade, le regard vide et tourné vers le sol, encore troublé par sa dernière vision et le cosmos qu’il avait ressenti… Un trident ?…

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:21

A une date incertaine reculée dans les temps mythologiques, Khaltès était devenu le nouveau Roi du Harn, terre de plaines et plateaux englobé dans la Thrace contemporaine. Après être passé par la solitude, l’oubli et l’ombre, il était enfin reconnu de tous. Cela avait pris de nombreuses années de vie, mais la récompense était grande : gloire, richesse, respect … Son but était atteint. Mais cela n’allait pas étancher sa soif de combats pour autant ; de nombreux territoires restaient à conquérir et son esprit guerrier n’avait jamais été aussi vivace.

Khaltès était assis sur son trône, l’air pensif. Cela faisait trois semaines qu’il avait pris la place de Kaandar. Même s’il dirigeait déjà les forces armées dans l’ombre, gouverner un pays lui apparaissait une tâche incommensurable. Son cerveau bouillonnait. Tant de choses à penser, à changer, à réaliser ! Mais en même temps quelle excitation grandiose cela lui procurait. Il était le maître ! De tout un peuple. D’une armée puissante. Et avant tout de son destin… Oui son destin…Qu’il n’avait jusque là fait que subir ! Une naissance sans père, la mort de sa mère, la destruction de son village… L’exil. Le froid. La faim… Et son maître au Sanctuaire…
Le Sanctuaire. Quelle ironie… Ce qu’il haïssait le plus lui avait fourni l’arme ultime pour vaincre tous les obstacles. De cette découverte de ressources insoupçonnées enfouies au fond de lui germèrent ses idées de grandeur, ses envies de conquête… Protéger Athéna ! Quel but minable pour une telle puissance ! Et Péreïm… Cet enfant sera le premier, oui le premier d’un bataillon de surhommes qui dévasterait tout sur son passage en son nom ! Et également son success…

Ses pensées s’évanouirent quand la porte s’ouvrit. Astaris entra et s’agenouilla.

Khaltès : Allons relève-toi mon ami. Tu es et resteras toujours mon frère d’armes.
Astaris : Bien, mon R.., capitaine. Euh… Stemir se rapproche. Il devrait arriver dans 4 jours.
Khaltès : Bien. Encore plus rapide que je pensais.
Astaris : Vous ne voulez toujours pas renforcer les défenses en cas de siège ?
Khaltès : Stemir est loin d’être un imbécile. Nous nous connaissons et nous respectons. Il sait parfaitement qu’un affrontement entre nous deux signifierait la fin du Harn. Son pays lui est trop cher et Kaandar lui importait peu. C’est un soldat et il le restera jusqu’à mourir, aussi voudra-t-il certainement s’entretenir avec moi de mes projets pour le royaume. Et quelque chose me dit qu’il adhèrera à mes idées…
Astaris : Si vous le dites. Que fait-on alors ?
Khaltès : On attend. Et on veille en ville ; il doit encore rester quelques partisans de Kaandar qu’il faut découvrir.
Astaris : Bien capitaine, vos ordres seront exécutés.

***

Du haut des remparts de Thulum pouvait s’admirer un magnifique coucher de soleil sur la plaine vallonnée du Harn. Mais Péreïm se préoccupait peu du spectacle. L’image de ce trident gravé au fond de lui l’obsédait. Et de nouveau cette nuit il avait rêvé de ce ciel d’eau et de ces chemins de marbre. Mais il avait beau réfléchir, il ne comprenait pas. Il hésitait à demander à Khaltès. Ou Astaris qui paraissait savoir beaucoup de choses. Enfin… Personne ne lui expliquerait de toute façon pourquoi il sentait une présence intervenir dans sa vie.
Un soldat lui tapota l’épaule.

Soldat : Excuse-moi. Le Roi te demande.
Péreïm : D’accord. Merci.

Et il sauta du créneau et se dirigea vers la salle du trône, laissant le soldat regardait d’un air étonné sa main. Il n’a pourtant rien de spécial, pensa-t-il, ce n’est qu’un gosse normal.

***

Déambuler de nouveau dans ces couloirs le mettaient mal à l’aise. Peu de choses avaient changé depuis la fois où, assoiffé et sous le choc de la perte des siens, il fut amené devant le Roi par Kadjun… Seuls les quelques bustes et autres statues à l’effigie de feu Kaandar avaient disparues.
Tout à coup, il sentit le cosmos de Khaltès augmenter brusquement et se mit à courir vers la salle du trône. Il poussa la porte et entra.

Péreïm : Maître !!
Khaltès (essoufflé) : Ah… Péreïm… Comment vas-tu mon garçon ?
Péreïm : Euh…Bien. J’ai cru que quelque chose se passait.
Khaltès : Ah non, je m’entraînais juste. Le combat me manque et les occasions de se battre extrêmement rares… Bon, tu dois te demander pourquoi je t’ai appelé ?
Péreïm : Euh…oui.
Khaltès : Voilà. A présent, tu dois bien cerner la puissance que des êtres tels que toi ou moi peuvent dégager, et l’énorme impact qu’ils peuvent avoir sur un champ de bataille.
(Péreïm baissa les yeux.)
Khaltès : Et bien je veux me servir de cette puissance, et pour cela j’ai besoin que d’autres tels que nous se joignent à notre cause.
Péreïm : Mais ça va servir à quoi ? Vous avez déjà ce que vous voulez, non ?
(Khaltès s’approcha du garçon et se mit à genoux face à lui)
Khaltès : Ecoute. Te souviens-tu de ton village ? De ses habitants ? De tes amis, de tes parents ?
(Péreïm dévia le regard)
Khaltès : Veux-tu que de telles atrocités se reproduisent ? Non. Alors cette force que tu as en toi doit servir à les protéger. Sans elle tu t’es bien rendu compte de ton impuissance… Beaucoup de gens sont dans le même cas que toi et possèdent un grand cosmos mais ne peuvent le découvrir et aider leurs proches.

Péreïm buvait les paroles de Khaltès. Son cœur se serra.

Khaltès : Alors voilà. Je vais te demander de parcourir le royaume et même au-delà pour trouver ces personnes. Ta maîtrise du cosmos est suffisamment grande pour déterminer si quelqu’un est apte à développer ses capacités. De plus cela t’entraînera car je n’ai plus rien à t’apprendre… Alors va ! Ma foi t’accompagne !

Péreïm ne put se retenir de verser une larme et serra fortement le Roi entre ses bras. Khaltès surpris se laissa finalement faire.
Puis le garçon sécha ses larmes et se retourna. Et sans prononcer une seule parole sortit de la salle en courant, laissant Khaltès seul. Sur la joue de ce dernier sèche depuis trop longtemps perlait une larme…

***

Péreïm chevauchait depuis 3 jours maintenant. Il allait à vrai dire au hasard, au gré de ses intuitions, visitant chaque village qu’il croisait, et s’y arrêtant pour tenter de « détecter des cosmos ». Cela s’était avéré infructueux jusqu’à présent mais il ne s’en souciait guère. Khaltès lui avait parlé de l’extrême rareté des gens comme lui. Donc il reprenait sa route…au hasard. Il avait pensé se diriger vers la mer dont lui avait parlé Khaltès, mais s’était ravisé. Celui-ci lui avait promis de l’y emmener donc il attendrait le temps qu’il faudrait.

Le temps se rafraîchit. Il décida de s’arrêter pour chercher de quoi manger. De nombreux lapins vivaient dans cette forêt, et ce fut sans problèmes qu’il en captura un. Tout en mangeant, il replongea dans ses pensées…

Khaltès… Ses sentiments étaient confus envers lui. Il le respectait comme maître, le détestait comme guerrier, mais avant tout il le chérissait…comme un…
Il repensa à ses parents… Presque trois ans qu’ils avaient disparus… Sa vengeance était accomplie mais cela lui était égal au fond… Rien ne les ramènerai et il devait tourner la page. Pour cela, il se devait d’aider les autres à protéger leurs parents. Un but noble et louable mais un sentiment contraire le tiraillait. Ce n’était pas son « destin »… Quelque chose d’autre l’attendait. Il pensa au trident, au ciel d’eau, au cosmos du chien-loup… Tout était lié, il le sentait. Mais que faire à présent ?


Le sommeil ne vint que très tard cette nuit-là…


***

Au même moment apparaissaient sur la plaine devant Thulum les lueurs des torches de l’avant de l’armée de Stemir. Khaltès accompagné de ses fidèles lieutenants observait la scène depuis les remparts, un sourire aux lèvres.

Khaltès (à lui-même) : Et bien mon vieux Stemir, que vas-tu faire ?

Un des soldats s’avança vers la ville l’épée sortie. Et, arrivant à une vingtaine de pas de l’entrée, détacha son fourreau, le brandit vers le haut des murailles et rengaina son épée.

Khaltès (à lui-même) : Le signe parlementaire. Bien… Comme je l’avais prévu.
Khaltès (s’adressant à Dilatos) : Que l’on ouvre les portes. (puis à Astaris) Viens, nous descendons.
Dilatos (d’une voix forte) : OUVREZ LES PORTES !

Khaltès et Astaris escortés de deux gardes sortirent de l’enceinte et rejoignirent le camp de Stemir. Sa tente sommaire était déjà installée ; les deux guerriers entrèrent. Le général en chef des armées du Harn était seul, assis-tailleur et les bras croisés. Une unique bougie éclairait le lieu.

Stemir (voix grave et sérieuse) : Bienvenus… Oh mais pardon. Peut-être devrais-je saluer le nouveau… « roi ».
Khaltès : Je te remercie… Sache que je t’attendais avec impatience, grand général. J’avais vraiment besoin de m’entretenir avec toi.
Stemir : Tiens donc. Le fabuleux stratège sorti de l’ombre voudrait me parler. Mais qui te dit que je vais accepter et non pas t’embrocher pour venger notre Roi ?
Khaltès : Voyons, je vous sais plus réfléchi. Vous me connaissez, peut-être même plus que je ne le soupçonne moi-même, et vous savez à quoi vous en tenir.
Stemir : En effet. Mais je doute que malgré vos grands pouvoirs vous parveniez à vaincre toute une armée…
Khaltès : Ça paraît difficile en effet. Mais je ne suis pas venu pour m’amuser avec vos soldats (Khaltès savait que le général adorait l’humour, et le sourire de ce dernier le lui confirma), mais pour vous parler de conquêtes.
Stemir (redevenant sérieux) : De conquêtes ? Bien. Vous parlez d’une certaine ville passée sous le joug d’un autre souverain ?

L’espace d’une seconde, Khaltès hésita à utiliser son cosmos pour mettre une pression physique sur son interlocuteur, mais cela ne ferait qu’empirer les choses…

Khaltès (avec un petit sourire) : Non, celle-ci est déjà entre de bonnes mains… Et je doute que sa prise soit une tâche aisée… Je vous parle du Harn. D’un empire encore au début de son expansion et qui a besoin de chefs de file pour prospérer.
Stemir : Et si les « chefs de file » aspiraient à plus ?
Khaltès : A plus ? Mais que voulez-vous de plus, gouverneur du Harn de l’Ouest ?

Les yeux de Stemir s’agrandirent… Khaltès se doutait que le guerrier avait toujours désiré plus de responsabilités.

Stemir : Gou…Gouverneur ?
Khaltès : Oui exactement. Cela vous gêne sûrement de me savoir maître du Harn, mais vous me savez capable de mener notre royaume à une gloire sans précédent ! Et je sais reconnaître la valeur des hommes que je côtoie, et vous faites sans nul doute partie des plus valeureux. C’est pourquoi, mon frère, je t’accorde les terres de l’Ouest, des plaines d’Akkar aux montagnes Tavêrennes, voire au-delà si tu mènes de glorieuses campagnes !

Stemir resta bouche bée devant tant d’éloquence. Ses rêves de gloire devenaient réalité.

Khaltès : Allons viens, allons fêter ça ! Ainsi que les victoires que tu nous as ramenées ! Et qui contribuent à déjà agrandir TON royaume. Ahah !
Stemir : Oui ah ah ah ! AH AH AH AH AH !

Entendant les rires, les soldats autour de la tente s’interrogèrent du regard…

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:21

Les années passèrent… Péreïm avait de nouveau senti ce cosmos qu’il cherchait depuis une semaine. Un cosmos faible, et qui ne s’éveillait que par intermittence. De nouveau disparu. Poussant un (énième) soupir de frustration, le jeune homme descendit de son cheval et se prépara un feu. La nuit tombait dans la steppe rocheuse. Il se trouvait hors du Harn à présent. Plus exactement à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la province gouvernée par Stemir. Mais il n’en avait cure… Il avait parcouru tout le Harn pendant ces 4 longues années sans rien trouver, Harn à présent divisé en 4 provinces chacune dirigée par Khaltès, Astaris, Dilatos et Stemir. Le royaume prospérait, à ce qu’il savait, mais peu de nouvelles parvenaient aux villages qu’il traversait. Cependant, il avait appris beaucoup de choses et avait même durant quelques mois retrouvé sa vie d’antan, celle qu’il menait insouciant dans son village.
Son village… Il avait décidé d’y retourner après avoir beaucoup tergiversé. C’était une petite ville à présent où aucune trace du massacre ne subsistait. La Source était là elle aussi, toujours aussi abondante et bienfaisante. C’était d’ailleurs là qu’il avait eu cette vision…
Propulsé en arrière dans le temps, il avait vu le cortège de nomades dont faisaient partie ses parents. Sa mère était enceinte et paraissait souffrir terriblement dans la charrette cahotante. Son père veillait auprès d’elle. L’accouchement se produisit et il se vit dans les bras de son père pleurant de bonheur. Soudain, à quelques mètres de là retentit un bruit. D’une paroi rocheuse avait jailli un filet d’eau. La Source.

Père : C’est un miracle ! Mon fils est né en même temps qu’une source d’eau. C’est un signe des dieux, nous devons nous établir ici !

Puis la vision s’était évanouie. Jamais Péreïm ne fut au courant de cette histoire, mais celle-ci semblait expliquer son affinité particulière avec l’eau. Et c’est pourquoi sa frustration était grande. Trouver la personne d’où émanait ce cosmos reviendrait à enfin revoir Khaltès, et donc la mer ! Il s’était jurer de n’y aller qu’avec lui, et c’est ce qu’il ferait. Il avait la certitude que tout deviendrait plus clair avec la vision de cette infinie étendue d’eau, que les questions allaient enfin trouver leurs réponses.

***

La lumière vint chatouiller ses paupières et il ouvrit les yeux. D’après la position du soleil, il avait dû dormir longtemps... Il tourna brusquement la tête. Le cosmos ! Jamais il n’avait été aussi proche. Ramassant rapidement toutes ses affaires, il enfourcha son cheval et partit au triple galop. Le sentier était poussiéreux et il s’arrosa le visage avec un peu d’eau. Le paysage devint plus rocailleux et de nombreuses pentes freinaient sa progression. Le cosmos s’affaiblissait mais semblait très proche. Au pied d’une colline parsemée de rochers aiguisés, il abandonna son cheval pour poursuivre à pied.
A peine avait-il commencé à grimper que le cosmos disparut. Il décida de continuer quand même jusqu’à déboucher sur un petit plateau. Désert… Il le traversa et prit un sentier longeant la paroi rocheuse, regardant de tous les côtés. Toujours rien… Il allait rebrousser chemin quand de nouveau le cosmos s’éveilla. Il était juste au-dessus ! Reprenant l’ascension, des bruits lui parvinrent aux oreilles. Des cris ? Passant la tête au-dessus d’un ultime rocher, il vit alors la scène…
Sur une petite esplanade, un ours énorme faisait face à un garçon. Celui-ci devait être un peu plus jeune que Péreïm et tentait de faire fuir l’animal avec une lance, mais celle-ci ne semblait au contraire qu’attiser sa fureur. Du jeune paysan luisait un faible cosmos, sans doute provoqué par la peur et le désir de survivre. Il s’interposa, aussi vif que l’éclair. Les deux protagonistes semblèrent aussi surpris l’un que l’autre de cette apparition.

Péreïm : Ne t’inquiètes pas, je vais te sortir de là.

Il allait brandir le poing pour frapper quand il « lut » dans l’ours. Celui-ci ne faisait que défendre quelque chose. Il regarda autour de lui et vit effectivement un buisson de baies récemment dépouillé, par le garçon apparemment. Il modifia alors son cosmos et le transmit à l’ours sous une forme apaisante. A la grande surprise du jeune « voleur », l’attitude de l’ours changea. Celui-ci se remit sur ses quatre pattes et s’éloigna tranquillement.

Garçon : Mais…Comment ?
Péreïm : Ouf… A vrai dire je ne sais pas si ça allait marcher… Ça va ?
Garçon : Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qui es-tu ?
Péreïm : Ah oui, j’allais oublier les présentations. Je m’appelle Péreïm, et toi ?
Garçon : Kel… Keldrilh. Tu es un magicien ?
Péreïm : Hein ? (riant) Non non pas du tout ! Tu serais capable d’en faire autant tu sais. C’est d’ailleurs pour ça que je suis là.
Keldrilh : Quoi ? Je comprends pas…
Péreïm : C’est normal. Je vais tout t’expliquer. Tu habites près d’ici ?

Et c’est ainsi que Péreïm rencontra son « disciple » et ami Keldrilh.

***

Péreïm : Je sais que c’est pas facile mais essaye encore !
Keldrilh : Je veux bien mais je ne sens toujours rien…

Péreïm tentait d’initier Keldrilh à la maîtrise du cosmos. Une forte amitié était née et les deux jeunes gens étaient devenus inséparables. De par sa gentillesse, Péreïm avait tout de suite était accepté dans la famille de Keldrilh, d’autant plus qu’il avait sauvé ce dernier « des griffes d’un ours monstrueux », comme il le racontait. Bien sûr, tout ce qui avait rapport avec le cosmos et l’entraînement restait secret et Péreïm faisait en sorte que son ami se blesse le moins possible. Il ne pouvait employer les méthodes de son mentor Khaltès mais savait qu’elles étaient de loin beaucoup plus efficaces. Heureusement que Keldrilh faisait preuve de bonne volonté et se pliait aux exigences de son ami.

Au bout d’un mois, Keldrilh avait bien progressé et était devenu capable de déployer une puissance de bon niveau. Mais ses capacités à contrôler son cosmos laissaient à désirer. Sachant que l’isolement aiderait grandement à faire progresser son ami, Péreïm réussit à convaincre les parents de son ami à le laisser partir en « voyage » avec lui un ou deux mois. Il pensait laisser Keldrilh livré à lui-même, le surveillant une semaine avant d’enfin rejoindre Khaltès pour lui faire part de sa découverte.
Jamais il ne put réaliser ses plans ; un drame allait tout changer…

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:23

Soldat 1: Moi je te dit que trente c’est un peu juste.
Soldat 2 : Mais non, ce ne sont que des villageois. Ils s’enfuiront rien qu’à nous voir ! Ahah !
Soldat 3 : Des villageois, des villageois… Ils sont nombreux d’après les éclaireurs.
Soldat 2 : Mais vous avez peur ou quoi, les filles ?
Soldat 1 : Crétin. Je dis juste que le général aurait pu assurer le coup et nous envoyer plus d’hommes.
Soldat 3 : C’est sûr. Depuis qu’il est gouverneur ou je ne sais quoi, il est tellement pressé d’avoir le plus grand domaine qu’il se bat sur plein de fronts à la fois.
Soldat 2 : Peuh ! Et alors ? Je vois que vous avez peur c’est tout.
Soldat 3 : Tu vas la fermer ta grand…
Capitaine : Taisez-vous imbéciles !! Tout ce que vous avez à faire c’est écouter mes ordres !
Soldats 1,2 et 3 : Oui mon capitaine !
Capitaine : Bon. Je sais que nous ne sommes pas nombreux mais il ne faut ni se plaindre, ni sous-estimer l’adversaire. Ah voilà l’éclaireur.
Eclaireur : Nous avons repéré un bon endroit pour débuter l’assaut, et les villageois ne se doutent de rien. Mais ils sont au moins 600.
Soldat 1 : C’était sûr…
Capitaine : Fermez-la ! Si vous respectez mes consignes, nous serons en train de festoyer notre victoire dès ce soir alors que tout le monde se prépare !

Le régiment se remit en route. Après plusieurs heures ils s’étaient mis en place pour attaquer le village où deux jeunes gens se préparaient pour soi-disant effectuer un long voyage… Le capitaine transmettait les consignes à ses hommes.

Capitaine : Que les archers enflamment leurs flèches. Je partirai avec les cavaliers pendant la confusion de l’ennemi. L’infanterie n’interviendra qu’à mon signal.
Soldat : Entendu.

Quelques minutes s’écoulèrent. Le ciel se faisait plus sombre.

Capitaine : A L’ASSAUT !!

Une pluie de flèches enflammées s’abattit sur le village. Les toits de chaume brûlèrent instantanément. Des hurlements retentirent, bientôt couverts par le piétinement de chevaux au galop. L’assaut fut terrible. Tous ceux qui semblaient opposer un minimum de résistance étaient immédiatement éliminés. La panique régnait, au grand ravissement du responsable de cette boucherie.

Capitaine : Ahah !! Au nom du grand Stemir, vous allez tous PERIR !! Donnez le signal !

Une nouvelle flèche enflammée brilla dans le ciel. Le capitaine se retourna et poursuivit son attaque quand il vit un enfant sur sa route.

Capitaine : Et bien gamin tu viens toi-même chercher ta mort ! Quel courage ! Prend ç…Hein !!?

Une grêle de coups s’abattit sur lui. Plusieurs soldats se retournèrent mais ne virent que son corps gisant dans une mare de sang. Interloqués, plusieurs se ressaisirent et se dirigèrent vers l’assassin de leur chef.

Keldrilh : Yahaa !!

Deux corps de plus accompagnèrent celui du capitaine dans l’au-delà. Mais un coup d’épée avait entaillé l’épaule droite du jeune homme. Essoufflé, il s’agenouilla. Ses yeux restaient emplis de haine.

Péreïm : KELDRILH !!

La guerre, toujours la guerre, omniprésente, pourquoi ?
Il déploya son cosmos qui vint balayer tous les cavaliers restants.

Péreïm : Rentrez chez vous ! Je ne veux pas vous tuer alors fuyez !
Soldat : Fuir !? Face à un gamin ? Qu’est-ce que tu cr… ?

Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Keldrilh venait de se relever et de lui asséner un coup fatal.

Péreïm : Arrête ça ! Il ne faut pas les tuer !
Keldrilh : Mais regarde mon village ! Tous ces morts ! Non ils vont payer !!
Péreïm : Arrête.

Keldrilh s’effondra, touché par le coup de son ami. Péreïm vit alors fondre sur lui les soldats restants ainsi qu’une nuée de flèches.

Péreïm : C’est fini.

Et d’une vague cosmique d’une puissance jamais atteinte auparavant, il élimina les envahisseurs, ne laissant qu’un tas disparate de corps et de métal. Puis il pleura…

***

De nouveau ce terrible fléau qu’est la guerre avait frappé… Les yeux encore humides, Péreïm regardait autour de lui. Les images de son propre village détruit lui revenaient en tête.

Péreïm (pour lui-même) : Rien… Cela n’a servi à rien. J’ai juste appris à un ami à tuer c’est tout ! Protéger par la violence n’amène à rien !

Les larmes recommencèrent à couler… Avant qu’une main ne se pose sur son épaule.

Voix : Bravo petit, tu nous as sauvés.

Il se retourna. Un homme d’une quarantaine d’années le fixait, d’un regard rempli de gratitude.

Homme : Au nom du village, je te remercie. Je ne sais pas comment tu as fait mais tu nous as débarrassés de ces ennemis.
Péreïm (encore larmoyant) : Mais il faut fuir ! Ils vont revenir !
Homme : Oui mais nous serons prêts. Et avec ton aide, nous…
Péreïm : Mais vous ne comprenez pas ! Je les connais et vous ne pourrez rien faire ! Il faut fuir.
Homme : Et où veux-tu que nous allions ? Nous défendrons nos terres comme jadis l’ont fait nos ancêtres. C’est tout. Fuir serait lâche et ils nous trouveraient un jour ou l’autre de toute façon.

Péreïm se tut et replongea dans ses réflexions. Il devait aller voir Khaltès. Comprendre le pourquoi de ces attaques… Rien n’avait changé, les massacres continuaient, pourtant Khaltès était différent de Kaandar alors pourquoi ? Mais il ne pouvait à présent abandonner ces villageois à leur triste sort…

Keldrilh (à bout de souffle): Merci Péreïm. Grâce à toi mon village est sauvé, et ma famille aussi.

Péreïm observa son jeune ami. Comment avait-il pu l’entraîner là-dedans ? Il ne savait plus quoi penser. Il avait rendu Keldrilh assez fort pour protéger les siens, mais l’avait en même temps transformé en tueur… Le désespoir le gagnait.

Keldrilh : Péreïm ? Continue à m’entraîner s’il te plaît. J’aurai besoin d’être encore plus fort quand ils reviendront.

Il ne releva même pas la tête…

***

Seulement deux semaines s’étaient écoulées quand eurent lieu les représailles. Tout s’était heureusement bien passé. Le contingent ennemi était certes plus nombreux, mais le manque d’informations dont il disposait avait joué en faveur des attaqués. Péreïm et Keldrilh avaient causé de grands dégâts dans les rangs adverses, provoquant avalanches de pierres et trous béants dans le sol. Les villageois avaient de plus fait preuve d’un courage exemplaire en repoussant les rares incursions. Les pertes étaient minimes, et nombre d’ennemis avaient pu fuir. L’effet de surprise n’allait pas durer longtemps.
Péreïm se dégoûtait de se voir penser ainsi. Pertes, ennemis, informations… Autant de vocabulaire qu’il n’aurait jamais voulu employer…

Keldrilh : Péreïm, je… j’ai jamais pu m’excuser pour mon attitude la dernière fois, mais j’étais tellement en colère… Enfin, pardon.
Péreïm : Ce n’est rien. Je te comprends. J’ai moi aussi ressenti la haine que l’on peut éprouver devant un tel… massacre. Mais j’étais impuissant. Avec de tels pouvoirs à cette époque, j’aurais sans doute agi de la même façon… (il le dit sans y croire)
Keldrilh : Merci. Je m’en suis voulu tellement après. J’ai…tué des gens… Et si facilement. Je ferai attention à présent et suivrai tes conseils.

Péreïm força un sourire. Mais il redevint vite sérieux. Qu’allait leur réserver l’avenir ?

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:24

Et ce qu’il redouta se produit… En ce matin gris se distinguait à l’horizon une masse d’hommes armés. La faible lumière qui perçait à travers les nuages se reflétait sur les centaines de piques pointées vers le ciel. Péreïm déglutit. Il se sentait désemparé, avait envie de se trouver loin, très loin d’ici. Pourquoi un tel destin ? Regardant les visages derrière lui, il se ressaisit. Il avait pris sa décision.

Péreïm : Keldrilh, approche.

Le jeune homme courut vers lui.

Péreïm : Je compte sur toi pour veiller sur les tiens autant que tu peux. Si ça tourne mal, essaye de fuir avec le plus de gens possible mais surtout ne tente pas l’impossible.
Keldrilh : Oui mais…tu parles comme si on n’allait plus se revoir…
Péreïm (le regardant droit dans les yeux): Ecoute. J’ai beaucoup réfléchi et il n’y qu’une solution. Je vais aller au-devant d’eux. Pendant ce temps rassemble toutes les femmes et les enfants au quartier et de là fais-les fuir dans les montagnes pendant ma diversion.
Keldrilh : Mais tu ne pourras rien faire ! Je veux aller avec toi !
Péreïm : Non, Keldrilh… Regarde-les. Ils ont besoin de toi…. Je compte sur toi. Adieu.

Et il se prirent dans les bras avant que Péreïm n’enfourche son cheval et ne s’éloigne. Keldrilh était sur le point de pleurer mais il inspira longuement et suivit les consignes de son maître… et ami.

Il devait y avoir au moins 500 soldats. La lutte était perdue d’avance. Un cavalier vint à sa rencontre.

Cavalier : Viens-tu annoncer votre reddition ? Sache que c’est inutile. Avec tous les dégâts que vous avez provoqués, aucun de vous ne sera épargné… Ah ah ah !
Péreïm : Tais-toi. Et mène-moi à ton chef.
Cavalier : Quoi ? Tu viens pour voir notre gouverneur Stemir ? (ce nom n’était pas inconnu à Péreïm mais il ne se rappelait plus où il avait entendu) Tu en as du culot ! Nous allons tous vous massacrer, c’est tout !

Sur ce, il brandit son épée. Mais c’était inutile devant un combattant initié à l’art de la Chevalerie et il s’en rendit compte bien vite quand celle-ci éclata dans sa main.

Péreïm : Le prochain coup est pour ta tête.
Cavalier (abasourdi) : Co…Comment !!? Euh… D’accord, je vais t’emmener…

Après quelques instants d’hésitation, le cavalier partit, suivi de Péreïm. A une cinquantaine de pas de l’armée en marche, il lui fit signe d’attendre et reprit son galop. Péreïm jeta un coup d’œil en arrière. Le village paraissait calme mais il devinait l’agitation qui devait y régner. Pourvu que Keldrilh lui obéisse ! En même temps, le voir voler à son secours lui aurait fait chaud au cœur. Mais non. Il avait pris sa décision. Il sauverait ces habitants au péril de sa vie. Son cosmos augmentait lentement.

Quatre cavaliers s’approchaient. L’un d’eux lui disait quelque chose. Sûrement ce fameux Stemir. Ce nom… Oui, il l’avait entendu du temps où il était avec Kadjun…

Stemir : Bonjour mon garçon. Tu es bien courageux pour venir jusqu’ici.
Péreïm : Partez d’ici. Laissez-nous tranquilles.
Stemir (s’adressant à ses hommes de main) : Bien, vous l’avez entendu ? Nous repartons… (les autres rirent) Non mais tu te fiches de QUI !? Je ne sais pas comment vous avez fait mais vous avez repoussé plusieurs de mes patrouilles. Et ça je ne peux pas l’accepter alors je vais vous ECRASER !!
Cavalier : Euh… Grand gouverneur, ce petit semble doué de pouvoirs particuliers, je pens…
Stemir : Hein !? Ne pense rien c’est mieux… Alors comme ça tu as des pouvoirs ? Je veux bien voir ça. Vas-y.
Péreïm : Faisons un marché. Si je vaincs le plus fort de vos guerriers, vous vous en irez.
Stemir : Tu n’es pas en position de négocier petit. Mais bon, voyons ce que tu vaux… Sulam !

L’un des lieutenants de Stemir (un colosse) descendit de son cheval. Péreïm en fit autant.

Stemir : Un combat à mains nues. Fais attention à toi Sulam ! Ahah..

Le guerrier garda un air impassible et regarda son adversaire. Un minus. Mais qui doit avoir un truc. Il s’approcha pour n’être qu’à un mètre de Péreïm. Ce dernier paraissait très concentré. Sulam se mit en garde et décocha en suivant un fulgurant coup de poing…dans le vide ! Il regarda autour de lui. Une voix se fit entendre de derrière le cheval de Stemir.

Péreïm : Partez.
Stemir (surpris) : Hein !? Mais qu’est-ce que tu fais Sulam !? Ecrase-le !

Le colosse se précipita. Mais soudain il se retrouva projeté en arrière de trois mètres, son plastron en miettes. Tout le monde resta bouche bée.

Cavalier : Vous voyez, je vous l’avais dit…
Stemir : Ferme-la ! Je comprends maintenant… Et je vois qui tu es. Je n’ai jamais vraiment cru à cette fin de Kaandar mais maintenant tout est clair. Tu es le petit protégé de Khaltès n’est-ce pas ?

Péreïm hocha la tête.

Stemir : Bien bien. Il est vrai que tu es redoutable. Mais trop seul…

Des cris se firent entendre. Le village !

Stemir : Ah ah ah !! Je prépare toujours une attaque à revers !! Tous tes amis vont MOURIR !!

Péreïm se retint de frapper et sauta sur son cheval. Les flèches volèrent mais il ne s’en préoccupa pas. Ils vont tous mourir… Non…Il réfléchit. Et se retourna. Il fit alors appel à tout son cosmos…

Stemir : Que fait-il ? Bon c’est pas grave. Tout le monde à l’assaut !!

Observant l’armée en mouvement devant lui, il serra le poing et étendit le bras vers l’arrière. Un bref coup d’œil à droite. Un bref coup d’œil à gauche. Il gonfla sa poitrine et cria tout en balançant son poing vers… le sol !
Une terrible explosion retentit, paralysant les mouvements de chacun… Stemir auparavant souriant retenait son souffle. L’énorme nuage de poussière se dissipa… pour laisser place à un gouffre énorme. Large d’une dizaine de mètres, mais long d’une centaine…


Péreïm (pour lui-même et reprenant sa chevauchée) : Voilà qui les ralentira au moins…

Des colonnes de fumée commençaient à apparaître quand il pénétra dans la petite cité. Déjà le sol était jonché de nombreux corps ensanglantés. Il sauta de son cheval et se précipita sur le premier soldat venu, le mettant hors d’état de nuire. Il sentait le cosmos de Keldrilh varier d’intensité sans cesse. Son ami devait être au cœur d’une mêlée. Il fonça pour le découvrir cerné de guerriers se croyant à l’abri derrière leur bouclier. Il ouvrit une brèche en faisant exploser le sol.

Péreïm : Keldrilh !

Le courageux garçon paraissait essoufflé, mais sourit en voyant son ami.

Keldrilh : Péreïm ! C’est bon, les femmes et enfants sont à l’abri, mais encore dans le village.
Péreïm : Bien. Va les faire fuir dans les montagnes. Je m’occupe de les retenir.
Keldrilh : Non ! Je veux t’aider. Seuls nous deux pouvons les arrêter !
Péreïm (voyant qu’il était inutile de le raisonner): D’accord mais surtout pas d’imprudence.

Il ordonna alors à deux villageois de s’occuper de cette tâche et repris la lutte. Les corps tombaient et, malgré les efforts des deux jeunes combattants, les soldats faisaient des ravages. Rien à faire. Leurs cosmos commençaient à s’affaiblir quand un tonnerre de chevaux au galop accompagné de hurlements guerriers retentit. Stemir et son armée étaient arrivés.

Péreïm : C’est fini Keldrilh ! Dis à tout le monde de fuir !
Keldrilh : Mais ils vont nous poursuivre et nous massacrer. Nous devons les stopp… PERE !!

Péreïm se retourna. Il vit le corps du robuste villageois s’effondrer, une lance plantée dans le torse. Keldrilh se précipita…. Mort… Le garçon releva alors la tête, les larmes aux yeux, avant qu’il ne se forme sur son visage un rictus de colère.

Péreïm (à voix basse) : Non Keldrilh…
Keldrilh : VOUS ALLEZ PAYER !!!

Son cosmos s’accrut violemment et il fonça sur la troupe en marche. Les soldats valsaient, le sang giclait, des gorges sortaient des cris d’agonie… Péreïm serra les dents et se précipita à la suite de son ami.

Péreïm : KELDRILH ! SORS DE LA !!

Son cosmos disparut subitement. Trop tard… Il avait ployé sous le nombre…

Péreïm : NOOOOOOOOON !!

Il ferma les yeux et tomba à genoux. Les corps continuaient de s’amonceler… La fin… Pourquoi ? Que faisait-il ici ? Les soldats se rapprochaient de lui. La Mort…

Ton heure n’est pas venue…

Il écarquilla brusquement les yeux. Ce cosmos, encore…

Ton destin n’est pas fixé…

Il vit Stemir au milieu de ses hommes, jouissant du massacre.

Suis le guide…

Levant alors les yeux au ciel, il aperçut un oiseau tournoyer au-dessus de lui, un aigle…

Suis le guide…

Plus rien ne comptait. Il se leva, les yeux toujours rivés au ciel. L’aigle cessa son mouvement et prit la direction du sud. Il se suivit des yeux et se mit à marcher. Personne ne le voyait mais son cosmos étincelait… L’aigle prenait de la distance. Il se mit à courir. Une flèche vola vers lui, mais se désintégra à son contact. Rien ne pouvait l’arrêter désormais. Il suivait son destin…

***
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMer 9 Nov 2005 - 14:24

Cela faisait deux jours qu’il marchait, suivant l’aigle des yeux. Il n’avait pas dormi. Ni bu, ni mangé. Etait-ce un rêve ? Ou était-ce cela la mort ? Il ne savait pas. Suis le guide… était tout ce dont il se rappelait…
La luminosité baissait. Le soleil allait se coucher d’ici peu. Mais il n’en était pas conscient. Seul son guide était visible pour lui. Et encore, il le suivait au travers de son cosmos. Tout le reste était flou. Passant d’un blanc immaculé à un noir du fond des Ténèbres…
Quelle est cette couleur ? Pour la première fois depuis une éternité, il quitta l’aigle des yeux. Bleu… ? Oui, bleu… Le ciel ? Non… Alors quoi ? La vision se précisa… Du mouvement, presque imperceptible, se distingua. Des nuances apparurent. Péreïm stoppa le pas. Un bruit inconnu frappa ses tympans, sourd et régulier. Il bascula subitement dans la réalité.
De l’eau… !? Il se trouvait au bord d’une falaise, observant une vaste étendue d’eau. La mer… ? C’est donc ça la mer ? Elle semblait jouer avec les reflets du soleil couchant. Les vagues frappaient en dessous de lui. Péreïm ne put retenir le large qui se dessinait sur son visage. Sa joie explosa.

Péreïm : La mer ! J’ai trouvé la mer ! Ahah !

Voix : En effet c’est bien ça Péreïm.

Son cœur se serra un instant. Péreïm se retourna. La silhouette altière de Khaltès se détachait sous l’un des rares arbres des alentours. Péreïm ne put prononcer un mot.

Khaltès : Alors on ne dit rien ? Cela fait pourtant plusieurs années que nous ne nous sommes pas vus…
Péreïm fit un pas en arrière, sn visage prit un air sérieux.

Khaltès : Et bien, tu ne me reconnais pas ?
Péreïm : Si.
Khaltès : Alors que t’arrive-t-il ?
Péreïm : Pourquoi continuez-vous à faire la guerre?
Khaltès (souriant) : Voyons, la guerre est nécessaire. Pour le bien et la gloire du Royaume.
Péreïm : Vous avez tué Keldrilh.
Khaltès : C’était donc lui le deuxième cosmos ? Quelle peine…

La rage de Péreïm montait, mais Khaltès représentait beaucoup pour lui.

Khaltès : Ecoute, je suis sincèrement navré pour la perte de ton ami. La prochaine fois, tu me l’amèneras directement. Allez, viens, retourne avec moi.
Péreïm : Il n’y aura pas de prochaine fois. Tant que les massacres continueront…
Khaltès : Tes convictions te font honneur, mais la réalité est toute autre… La guerre fait partie du propre de l’être humain. Tu as toi-même tué des gens.
Péreïm : Dans l’unique but de sauver d’autres gens. Les massacres ayant pour but la gloire ou la renommée sont inutiles.
Khaltès : Ecoute, cette discussion ne mènera à rien. Si tu as réussi à collaborer avec ces étrangers, alors peut-être que d’autres moyens sont effectivement envisageables. Mais rentrons chez nous et nous en parlerons calmement.
Péreïm : Je n’ai plus de chez moi. Je ne veux plus rien à voir avec vous.
Khaltès (secouant la tête) : Ah Péreïm, Péreïm… je ne peux te laisser t’en aller, tu représenterais une menace. Et même si tu comptes beaucoup pour moi, je n’hésiterai pas à t’ôter la vie.
Péreïm : Soit. Finissons-en. Je n’ai plus rien à perdre de toute façon, alors que vous vous avez un royaume…
Khaltès : Décidément tu as bien changé en quatre ans… Moi qui voulais faire de toi le fer de lance de mes conquêtes, à présent tu ne m’intéresse plus… Protéger les autres …! Tu es aussi simple d’esprit que tous ces imbéciles du Sanctuaire !

Péreïm ne cilla pas et se mit en garde. Khaltès également, la flamme du combattant dans le regard…
Ils se jetèrent l’un sur l’autre à une vitesse surhumaine. Une explosion se produit, qui rejeta les deux adversaires à plusieurs mètres. Le choc avait été terrible. Sans armure, le sang commençait déjà à couler…

Khaltès (crachant du sang): Tu en as fait des progrès dis-moi. Ou est-ce la rage que je perçois qui décuple tes forces ? Yaaah !

Péreïm encaissa la vague cosmique de plein fouet, mais resta sur ses jambes, à la grande surprise de son mentor…

Péreïm : A moi maintenant !

Il lança son poing. Un puissant cosmos en jaillit, mais trop lent pour que Khaltès ne puisse l’éviter. Il préparait son esquive quand il perçut un second mouvement du jeune homme. Le cosmos alors compact, flua vers son abdomen comme soumis à une grande pression. Une douleur terrible s’éveilla sur son côté gauche et il mit un genou à terre. La blessure saignait abondamment.

Khaltès : Tu maîtrise magistralement ton cosmos. Je suis fier de toi. Mais ne me crois pas hors de combat.

Ses muscles s’engourdirent…Paralysé ! Péreïm ne pouvait plus bouger d’un pouce…

Khaltès (se relevant) : C’est la première fois que j’utilise ma plus puissante technique, et jamais j’aurais pensé que ce serait sur toi… Je vais te donner une dernière chance : oublions tout ça et rentrons.
Péreïm (les dents serrées) : Jamais !
Khaltès : Quel dommage… Je croyais beaucoup en toi… mon fils.

Péreïm déglutit mais ne broncha pas.

Khaltès : Mais un fils ne porterait pas un regard empli de tant de haine vers son père. Désolé et adieu.

Il ferma les yeux et leva sa main, prête à trancher. Péreïm tentait de se dégager mais était à bout de forces. Un cri strident retentit.

Khaltès : Hein !? Aaaah !!!

Il se tenait le visage, à présent strié d’une balafre sanglante. L’aigle reprit de l’altitude.

Khaltès : Mais…que ? Attends un peu toi !!

Mais son inattention libéra Péreïm, qui se rua vers Khaltès pour lui asséner un coup terrible dans sa blessure encore ouverte, et qui s'avèrera fatale...

Khaltès : Argh ! Pas…possi…ble…

Le poing en sang, Péreïm se retourna et fixa la mer. Il ressentit comme un appel. Oui, un appel… Il marcha lentement vers le bord de la falaise. Puis inspira longuement et jeta un dernier coup d’œil à Khaltès, agonisant… Adieu… Il regarda l’horizon, à présent nocturne… Seul le bruit des vagues rompait le silence…

Viens…

Il regarda vers en bas.

Rejoins-moi…

Puis se laissa tomber…………………………………………

Son corps meurtri heurta la surface liquide, lui procurant une sensation apaisante… Il se laissa envahir par la douceur due au contact avec l’eau… et se retrouva entraîné vers le fond, irrésistiblement…

***

De nouveau le contact du marbre. De nouveau son rêve ? Il se releva. Le ciel d’eau, encore… La faune étrange, encore… Le chemin de marbre, encore… Son rêve. Ce rêve qui le hantait depuis de nombreuses années à présent…

CE COSMOS !! Oui, c’était bien celui-là… Celui qui l’avait sauvé tant de fois, celui présent sous la forme d’animaux… Par là ! Il se mit à courir. Son corps ne le faisait plus souffrir… Le rêve ? C’était différent… Il se sentait bien réel cette fois-ci…

Le temps s’écoula… Des minutes… Des heures… Des jours… ?

Quelque chose se distinguait à l’horizon. D’apparence gigantesque et pointé vers le ciel, semblait-il. Un pilier ? Il parvint enfin au pied du monument. C’était bien un pilier. Le cosmos était toujours présent mais celui dont il émanait restait invisible…
Des pas…

Voix : Bienvenu au sanctuaire sous-marin.

Péreïm regarda de tous les côtés…et vit une forme humaine sortir de derrière l’immense pilier. Un chevalier ? A présent visible, celui-ci portait une armure en effet… Mais aux contours bizarres et pourvue d’ailes dans le dos…

Chevalier : Et la politesse ? On ne salut donc pas quand on vient chez quelqu’un ?
Péreïm : Euh… Pardon. Bon…bonjour.
Chevalier : Bien. Je me nomme Sijandi, Marina de Scylla au service de sa Majesté Poséïdon. Et toi tu es Péreïm n’est-ce pas ?

Marina ? Scylla ? Poséïdon ? Et il connaissait son nom ? Il ne comprenait plus rien…

Sijandi : Je te vois troublé. Mais c’est normal, tu viens de loin et tout ceci t’est inconnu. Sache qu’à présent tu es toi aussi un marina servant notre dieu Poséïdon.
Péreïm : Po… Poséïdon ?
Sijandi : Ne t’inquiètes pas, toutes tes questions trouveront réponse d’ici peu… Je t’ai choisi pour suivre l’enseignement du Sanctuaire sous-marin. Suis-moi à présent, nous avons beaucoup à faire…

Péreïm regarda derrière lui… Ca y est… Il avait trouvé son destin. Poséïdon…Marina… Il se relâcha. Enfin, sa voie était là, devant lui… Et il suivit le Marina de Scylla…

FIN


Dernière édition par le Mar 22 Nov 2005 - 8:05, édité 1 fois
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Pereim
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Feuille du marina
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MessageSujet: Re: Péreïm   Péreïm EmptyMar 22 Nov 2005 - 8:46

fin alternative - reprendre à partir de ***

Il ouvrit les yeux. Ou le rêva. Il n’était plus conscient de la frontière entre réel et irréel. De l’eau se trouvait tout autour de lui, mais il ne la sentait pas. Une fine pellicule d’énergie l’entourait, provenant de ce cosmos qui l’avait maintes fois sauvé…
Il pouvait respirer normalement mais bouger était impossible, ses blessures l’en empêchaient… Ou était-ce le cosmos ? Toujours est-il qu’il coulait irrémédiablement vers le fond de la mer. Le temps passa. Il ne se réveillait pas et décida de fermer les yeux…

Toujours rien. Toujours cette descente qui lui paraissait infinie. Serait-ce la mort ? Un supplice éternel ? Il avait certes tué des gens mais avait fait son possible pour améliorer les choses. Ou croyait-il… Non, ce ne pouvait être la mort. Ce cosmos le sauverait une fois de plus. Il suffisait de se laisser guider…

Il reprit conscience subitement. Un cosmos d’une puissance gigantesque s’approchait. Ou plutôt lui se rapprochait. Un cosmos diffus mais qui, au fur et à mesure devenait plus distinct. Plus terrifiant aussi. L’eau était sombre à présent et ses yeux ne lui étaient plus d’aucune utilité. Il se concentra sur le cosmos.
Six. Oui, ce n’était pas un mais six cosmos face auxquels il se retrouverait. Les scrutant un à un s’imprimaient dans son cerveau des images…d’animaux.
Un aigle. Un serpent. Une chauve-souris. Ce défilement lui fit ressurgir des souvenirs, plus ou moins profondément enfouis, plus ou moins douloureux.
Un ours. Une abeille. A présent, Péreïm se rappelait chaque moment correspondant.
Un serpent. Un loup. Plus aucun doute, il avait devant lui son sauveur.

Dans l’obscurité marine se distingua soudain une ombre plus sombre encore. Une ombre difforme qui se mouvait, semblait onduler au gré des courants. La descente s’arrêta. Une lumière aveuglante embrasa le fond marin. Péreïm plissa les yeux. Le voilà. Il le distinguait clairement à présent. Il s’agissait… d’une femme. D’une beauté indescriptible. Elle semblait être en train de prier. Mais seul son buste était visible, sous le tronc demeurait une forme noirâtre et repoussante.
Tout à coup, sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, le cosmos de Péreïm s’enflamma. Il se sentait submergé par une puissance écrasante. Des pensées étrangères vinrent en lui. Elles venaient de la femme. Son cosmos semblait être en train de s’accorder au sien. Péreïm se sentait de plus en plus étranger vis-à-vis de son corps. L’apparence féminine s’approcha de lui, le nuage noirâtre se tordant sur lui-même de plus en plus violemment. La tension grimpait. Péreïm se sentait à la limite de rompre. La femme n’était plus qu’à dix mètres à présent.
Du chaos noir surgirent alors six formes, les animaux. Elles foncèrent sur le jeune homme désemparé. Les yeux écarquillés, ce dernier vit alors comme une brèche s’ouvrir dans l’eau. Un fort courant se fit sentir dans son dos, qui l’attirait violemment vers la brèche. Les formes animales couvraient son champ de vision quand Péreïm s’engouffra dans le trou salvateur. Le choc contre une plaque de marbre lui fit perdre connaissance…

***

Voix grave : Ah tu reviens enfin à toi !

Péreïm ouvrit les yeux. Ses yeux s’habituèrent à la luminosité ambiante. Il se trouvait dans une chambre au décor austère mais majestueux.

Péreïm : Où… Où suis-je ?
Voix grave : Tu es au sanctuaire sous-marin, et plus exactement dans mon lit.

Péreïm remarqua alors la personne à ses côtés. Le visage d’un guerrier, en pleine force de l’âge, vêtu d’une longue toge d’un blanc immaculé.

Voix grave : Mon nom est Jason.

Péreïm se remémora la femme et les animaux présents et sursauta.

Jason : Calme-toi. Tu es sain et sauf… et à l’abri de tout danger.
Péreïm : Que s’est-il passé ?
Jason : Je doute que tu sois en état d’écouter ce que je vais te dire, et j’ai de plus de nombreuses questions à te poser. Repose-toi d’abord, nous aurons tout le loisir de discuter plus tard.
Péreïm : Oui.

Bien qu’il ne la connaisse pas, il faisait entièrement confiance à cette personne. Celle-ci dégageait un cosmos apaisant et empli de bonté. Encore bouleversé par les derniers évènements mais épuisé et se sentant en sécurité, il ne tarda pas à s’endormir…

***

Jason : Allez réveille-toi !

Péreïm se leva et, à sa grande surprise, ne ressentait aucune douleur. Ce lieu semblait posséder quelques propriétés bénéfiques.

Jason : Es-tu d’attaque ? Nous avons beaucoup à faire aujourd’hui. Et puis je ne peux pas te garder toute une semaine dans ma chambre…
Péreïm : Je crois que oui.
Jason : Parfait. Allons-y.

Péreïm suivit son amphitryon. Les pas résonnaient dans les larges corridors de la résidence. Cela avait d’ailleurs plutôt l’air d’un temple. L’étrangeté de la situation incita Péreïm à une nouvelle fois se demander s’il n’était pas en train de rêver…
C’est quand ils sortirent que ses doutes se dissipèrent. Le ciel était bleu. Bleu comme la mer et se mouvait au rythme de vagues.

Péreïm (murmurant) : De nouveau dans mon rêve…

Jason s’aperçut de l’arrêt contemplatif du jeune homme et l’interpella.

Jason : Bon dépêche-toi ! Nous n’avons pas de temps à perdre !
Péreïm (murmurant) : Mais cela paraît tellement réel…
Péreïm : Où sommes-nous ?
Jason : Je te l’ai déjà dit, au sanctuaire sous-marin.
Péreïm : Oui, mais…
Jason (soupirant) : Bon d’accord. Je suis un Oracle de sa majesté Poséïdon, maître de ces lieux.
Péreïm : Poséïdon ?
Jason : Oui, Poséïdon, le Dieu des Océans, dominateur des 7 Mers. Mais d’où viens-tu ?
Péreïm : De Thrace, enfin, du Harn.
Jason : Ah je vois… Un sacré remue-ménage là-bas ! Surtout depuis que leur roi est décédé.
Péreïm : Quoi !? Khaltès est mort ?
Jason : Oui, une blessure fatale à ce qu’on dit. Tu le connais ?
Péreïm : Euh…Oui. Je crois bien que… je suis l’auteur de cette… blessure.

Jason s’arrêta et fixa le jeune homme.

Jason : Ah oui ? Alors effectivement tu as beaucoup de choses à nous raconter…

Ils poursuivirent leur chemin. Péreïm était subjugué par la beauté de l’endroit, et par la sensation de calme et de plénitude qui s’en dégageait. Et il s’agissait de la réalité ! Il continuait de s’émerveiller quand quelque chose au lointain attira son attention. Un monument d’une taille gigantesque, ressemblant à un immense pilier dont le sommet se perdait dans l’océan céleste…

Jason : Ah nous voici arrivés… Ce que tu vois au fond est le « Main Blade Winner », Pilier majeur du sanctuaire au pied duquel se trouve le temple de notre dieu Poséïdon.

Péreïm ne put s’empêcher de lâcher un souffle d’admiration.

Jason : Bon es-tu prêt ? Nous remontons à la surface, alors tâche de me suivre.

Et il vit l’Oracle se propulser en l’air à une vitesse prodigieuse. Péreïm reprit ses esprits et l’imita, atteignant rapidement la « surface » aqueuse du ciel. Il ressentait le cosmos de Jason non loin qui filait à travers l’élément liquide…
Le poursuivant comme il pouvait, Péreïm commençait à se sentir à bout de force quand une voix se fit entendre dans sa tête.

Jason : N’abandonne pas, nous sommes presque arrivés.

Et effectivement, la lumière se faisait plus intense, montrant la proximité de la terre ferme. Jason s’était arrêté et Péreïm fit de même. Ils nagèrent vers la surface, enfin Péreïm fit ce qu’il put car il n’avait pu jamais développer cette faculté…

Le temps était chaud à l’extérieur et l’air doux et bienfaisant. Ils se trouvaient sur la rive d’un lac au milieu duquel trônait une immense statue représentant un guerrier avec une longue nageoire en guise de queue et armé d’un terrible trident, le Dieu Poséïdon…
Mais autre chose détourna l’attention du jeune Marina ; il ressentait une multitude de cosmos autour de lui, certains puissants, certains faibles, d’autres en conflit. Il se mit immédiatement en garde.

Jason : Ah ah ! Tranquillise-toi. Tu te trouves au Cap Sounion, lieu de formation et d’entraînement des Marinas de Poséïdon. Allez suis-moi, nous devons aller voir Daelon.

Ils se dirigèrent vers une sorte de grand temple non loin. Péreïm restait impressionné par les cosmos environnants, lui qui n’avait de cesse cherché pendant 4 longues années des êtres semblables à lui. Cela l’amusa, il se sentait vraiment à l’aise ici. Ils pénétrèrent dans le temple. Un grand calme y régnait, seulement troublé par les quelques domestiques qui s’affairaient là et là et saluaient son guide à coups de « Bonjour, Oracle Jason ». Arrivés devant une grande porte à double battant, Jason toqua.

Voix : Entrez.
Jason : Me voici de retour Daelon !
Daelon (se levant de son bureau) : Jason ! Ça fait du bien de te revoir ! Je commençais vraiment à m’ennuyer ici sans toi. (se tournant vers Péreïm) Et celui-ci qui est-ce ?
Jason : Un nouveau Marina. Il se nomme…euh…
Péreïm : Péreïm. Euh, bonjour.
Daelon : Bonjour. Bien, d’après ton cosmos, tu m’as l’air bien prêt à servir notre majesté Poséïdon.
Jason : Il s’en ait fallu de peu du contraire… Je suis intervenu juste à temps pour le sauver des griffes du monstre Scylla.
Daelon : Scylla !? Mais comment a-t-il fait pour arriver jusqu’à Elle ?
Jason : Et bien c’est ce qu’il va nous raconter, n’est-ce pas ?

Péreïm hocha timidement la tête. Puis il commença à tout leur raconter, d’abord impressionné par ses deux interlocuteurs, puis s’enhardissant au fur et à mesure de son récit. Les deux Oracles l’écoutaient attentivement. Deux heures passèrent…

Jason (inspirant fortement) : Tu en déjà vécu des aventures dis-moi ! Et ce Khaltès t’a bien trompé le fourbe, encore un qui a suivi l’enseignement d’Athéna…
Daelon : Mais cette relation que tu as avec ce monstre est fascinante… Il semblerait que ce dernier t’ait pris sous son aile…
Péreïm : Mais je ne comprends pas. Vous dîtes qu’il voulait m’absorber ? Alors pourquoi m’a-t-il sauvé la vie plusieurs fois ?
Daelon : Justement ! Il faut que tu saches que les monstres mythologiques sont faits d’essence même de cosmos, et de cosmos divin ! Scylla s’est donc « occupé » de toi , à faire croître ton cosmos jusqu’à pouvoir en profiter. Mais quelle intelligence tout de même !
Jason : Oui, Scylla est réputé pour ne laisser échapper personne qui s’aventurerait non loin d’elle. Et à présent il semblerait qu’elle forme également des « menus » à sa convenance avant de les attirer…
Péreïm : Mais ne peut-on rien faire contre ça ?
Daelon : Hélas non. Les monstres possèdent les cosmos destructeurs les plus puissants qui soient, et inspirent d’ailleurs bon nombre de techniques d’attaque. De plus, ils sont comme tout nécessaires à l’équilibre du monde…
Péreïm : Je vois.
Jason : Bon. C’était très intéressant tout ça mais nous avons du travail Daelon. Je sens encore des cosmos de Marinas s’affrontant entre eux…
Daelon : En effet… Bon, quant à toi Péreïm, tu es libre de faire ce que tu veux à présent. Nous sommes en constante lutte contre les clans d’autres Dieux donc fait de ton mieux pour t’entraîner et ainsi être à même de servir notre Dieu Poséïdon !
Péreïm : D’accord !

Et, après un respectueux salut, il sortit. Sur le seuil du temple, il s’arrêta, juste le temps de prendre une grosse bouffée d’oxygène. La salle d’entraînement était par là lui avait-on dit. Il se retourna pour observer la glorieuse statue de Poséïdon, « son » dieu à présent.

Péreïm (la main sur la poitrine) : Je ferais de mon mieux !

Et, souriant, il partit en courant… Depuis longtemps, il n’avait pas eu le cœur aussi léger… Cela lui servirait, car de nombreuses aventures l’attendaient…

FIN
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